Alien: Romulus

Dernier opus de la saga qui fait suite au tout premier opus, et non à "Alien covenant" comme on aurait pu s'y attendre.

Je dois dire que l'expérience fut à la hauteur des attentes, fini l'approche existentialiste et religieuse que Ridley Scott avait prôné dans les deux derniers opus, on retrouve ici une ambiance sombre et anxiogène avec un retour au survival trash et sans concession.

Même si le côté exploitation des colons par la compagnie contraste quelque peu avec ce qui avait été montré avec le film "Aliens" de James Cameron ça reste passable en prenant en compte la chronologie de la saga.

L'idée de faire revenir le xenomorphe du premier film est audacieuce et démontre là encore la volonté profonde de la compagnie de s'approprier la créature. Ce fait sera d'autant plus développé dans le récit et permettra de relier tous les opus de la saga. Si il y a une chose qu'on ne peut renier à ce film c'est d'avoir fait la synthèse de toute la saga, un exploit indiscutable.

On peut par contre lui reprocher ses repliques référenciels parfois assez grossières sur les autres opus, ça sonne trop comme une répétition pas assez crédible pour un fan de la saga.

Les xenomorphes et les facehuggers sont vraiment réalistes, leurs apparitions fonctionnent bien, notamment dans l'introduction des facehuggers dans un quasi huis clos aquatique.

Le groupe de protagonistes est crédible dans leur volonté de faire front commun pour trouver une terre d'accueil mais hormis Rain et Andy l'androide, les autres protagonistes sont un peu fades, hormis le cas de Bjorn dont je ne suis pas spécialement fan du traitement même si on amoindri la noirceur du personnage par son vécu qui peut se voir comme un parallèle de celui du héros de "I.Robot" dans sa défiance vis à vis des androïdes.

J'apprécie particulièrement le personnage d'Andy qui porte une vraie réflexion sur l'IA. Pour le coup l'acting de l'acteur était vraiment appréciable pour l'évolution de son personnage qui est vraiment l'élément pivot de l'histoire.

Pour Rain c'est plus compliqué, je sens qu'on a voulu faire une nouvelle Ripley mais ça ne fonctionne pas. Déjà le personnage souffre d'un manque de confiance et n'arrive jamais vraiment à s'imposer durant une grande partie du film. C'est seulement vers la fin du récit qu'elle commence pleinement à s'affirmer, ce qui donne trop peu de temps pour s'attacher à elle en tant qu'héroïne. Malgré tout, c'est un personnage à la sensibilité touchante qui entretient une relation complexe mais intéressante avec Andy.

A noter que si la saga nous avait habitué à des formes phaliques, ici c'est l'organe féminin qui est mit à l'honneur, notamment avec la scène du cocon.

La dernière partie est la plus malaisante, les autres films n'avaient certes pas donné une bonne image de la grossesse mais ici on atteint un degré supplémentaire dans l'horreur et le malaise.

Une très bonne expérience cinématographique qui me fait redonner espoir en une saga qui avec "Prometheus " et "Alien covenant" avait clairement changé de cap. C'est bon de retrouver cette ambiance horrifique si particulière. Certes, le film n'arrive pas à trouver sa pleine autonomie par ses multiples références mais on sent le respect du réalisateur pour cette saga. Un récit donc assez prenant, des protagonistes pour la plupart assez dispensable, mais une ambiance, des effets et un rythme qui valent vraiment le coup.