Brightburn : L’Enfant du Mal

Une relecture horrifique de l'histoire de Superman. On aurait pu à cet égard redouter que le film soit juste du repompage de son modèle en mode horreur soft. Et bien, ce n'est pas le cas, le film arrivant habilement à trouver son autonomie tout en faisant quelques clins d'oeil à sa source.

Ainsi, on pourrait plus y voir une lecture moderne de "La malédiction", avec cet enfant destiné à apporter le chaos sur terre, élever dans une famille aimante qui se fissure de par son ascension vers le mal.

Pour autant, le récit n'en n'oublie pas son côté humaniste, la mère étant le personnage le plus prit en étaux entre ses valeurs morales et son instinct maternel, on ne peut qu'être en empathie devant son drame.

Les acteurs s'en sortent très bien, l'acteur incarnant l'enfant Brandon offre une performance d'un réalisme glauque et touchant à la fois, quand aux parents, il y a une très belle complicité entre les interprètes. Je nuancerai juste pour l'oncle dont l'acting est pas super crédible.

Le film peut se voir aussi comme une métaphore très sombre de l'adolescence où l'enfant prend ses distances avec le cocon familliale, remet en question l'autorité et voit naitre des pulsions primaires. Le récit adopte ça de façon assez macabre, rappelant que nous sommes bien dans un film d'horreur.

Les meurtres sont assez crues, on n'épargne guère le regard du public sur d'importantes blessures comme un oeil touché par un fragment de verre ou une mâchoire littéralement brisée.

Un très bon film d'horreur qui a su détourner avec brio les codes du genre super-héros pour nous offrir un concept original avec un récit dense et une dimension psychologique prenante. La fin est à la hauteur des attentes.