Le Bon Fils

On retrouve ici le très doué Macaulay Culkin dans un rôle aux antipodes de celui mythique de Kevin Mc Callister, excepté pour le côté manipulateur, puisqu'il s'agit ici d'interpréter un enfant sociopathe nommé Henry, qui est selon moi un des personnages enfants tueurs les plus mémorables du cinéma.

Mais l'acteur prodige a ici un rival à sa hauteur avec Elijah Wood, le futur Frodon Sacquet dans " Le seigneur des anneaux", qui livre une performance bouleversante dans le rôle de Mark, le cousin de Henry. Il apparaît ici comme la figure du bien face à son terrible cousin dont les actions deviennent de plus en plus inquiétantes au fil du récit.

Il est en effet intéressant de comparer les deux enfants, Mark vivant une phase de deuil qui se ressent très bien face à un Henri machiavélique qui marque par sa cruauté et son manque d'empathie. L'un est dans le pathos et l'autre dans le pragmatisme. Ainsi, les deux jeunes acteurs rivalisent de par le contraste de leurs performances aussi étonnante l'une que l'autre.

Le récit prend son temps, le conflit ne se dessine pas tout de suite mais prend le temps de s'installer par la gradation des actes malveillants d'Henri et le rapprochement de Mark avec sa tante, alimentant la jalousie d'Henry. L'approche psychologique est ainsi crédible et apporte une dynamique familliale intéressante.

La fin est un point d'orgue absolument magistral qui met bien avant tout ce qui a été tracé dans le récit, on se retrouve ainsi avec la mère d'Henry face à un choix impossible..., absolument déchirant, et sa décision appuie toute l'évolution psychologique du personnage.

Le seul personnage en demi-teinte selon moi est la psy que je ne trouve pas à la hauteur de la situation.

A souligner une musique melo-dramatique qui appuie bien la puissance émotionnelle de certaines scènes.

Un très bon film qui met face à face deux acteurs prodigieux. Il est dommage que ce film soit si peu reconnu dans la filmographie de Macaulay Culkin car il s'agit là d'un de ses meilleurs rôles.