The Witch

Un film qui traduit les problèmes d'une époque dominée par le patriarcat, le dogme religieux et la peur de la sorcellerie.

On suit ici une famille chrétienne banni d'une colonie de par un excès religieux du père. Leur installation dans une forêt à l'ambiance plus que glauque annoncera le début de leurs malheurs.

Le rythme est lent mais s'inscrit dans une volonté de distiller l'horreur par petites touches successives, on va de drame en drame, divisant petit à petit la famille et remettant en question leur foi.

On pourrai penser que le père, William, est la figure centrale du film mais il n'en n'est rien puisque c'est en fait la fille aîné, Thomasin, par qui tous les regards se tourne. Ainsi, elle est celle qui reçoit le courroux aveugle de sa mère à chaque problème, les accusations et moqueries des plus jeunes, elle est aussi une figure de désir pour son frère le plus âgé et objet de défiance pour son père. Ainsi, elle est l'incarnation des maux pour une jeune fille du XVII ème siècles dans une société patriarcal et chrétienne. Son comportement rebelle et ambiguë incite aussi à interroger le regard du public.

La figure de la sorcière est ici pleinement exploité en tant que symbole de peur, du désir, du mal mais surtout figure de liberté dans une société régit par des règles strictes ou l'homme est dominant. En s'attaquant à la famille chrétienne, c'est tout le symbole chrétien qui est remit en cause dans ses fondements. Le récit se construit ainsi comme la chute d'une croyance mais aussi comme la libération du féminin avec ses conséquences.

Un excellent film qui doit être vu avec un regard analytique, du fait de nombreux symboles visuels et narratifs. La fin est une apothéose de tous qui a été mit en avant, à la fois surprenante et sombre mais à la symbolique forte.