Halloween Ends
Critiques spectateurs
Réalisateur: David Gordon Green Avec Jamie Lee Curtis, Kyle Richards, Rohan Campbell, Will Patton, Andi Matichak, Nick Castle, James Jude CourtneyInscrivez-vous ou connectez-vous pour ajouter votre avis !
- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour publier une critique
Vous souhaitez soutenir Horreur.net ? N'hésitez pas à faire un don, même symbolique, sur Tipee.
publié le 25/06/2023 - 21:03
L'héritage
Ce film sera pour beaucoup très décevant car il franchit un tabou qui n'avait pas été fait depuis "Halloween 3, le sang du sorcier", c'est à dire remettre en question la présence centrale de Michael Myers pour aller vers autre chose.
Cet opus se retrouve dans la délicate position d'être respectueux des fondements de cette nouvelle timeline de la saga tout en orientant l'histoire vers autre chose que l'histoire de Michael.
On se retrouve avec un nouvel antagoniste, Corey, qui va progressivement basculer vers le mal, aidé par un Michael Myers affaibli mais bien présent. Ici il est question de transmission et d'héritage du mal. Ce concept avait déjà été appuyé dans Halloween kills mais dans une approche plus chaotique et brutale. La, le mal est plus lent, plus subtil, il a laissé une emprunte sur toute la ville, rongeant tous ses habitants. Corey est la victime indirecte de cette malédiction et va en être le plus rongé
Laurie Straude n'est plus la femme caractérisé par la vengeance, elle est ici beaucoup plus posée et cherche à aller de l'avant. Elle incarne une forme de sagesse dans une société où tout n'est plus que haine, peur et paranoïa.
Sa petite fille est aussi plus posée que dans le dernier film, sa rencontre avec Corey représente une relation romantique très intéressante puisque tous les deux ont des séquelles et sont rejetés par la population d'Haddonfield, sauf que Corey va s'enfoncer de plus en plus dans le mal la ou elle restera toujours sur le droit chemin.
Mise à part la bande de jeunes voyous, je trouve les personnages moins caricaturaux que dans le dernier film, même si cela reste un défaut notable.
Mon premier problème avec le film c'est que Corey est sensé incarner l'héritage de Michael Myers mais il se conduit plus en psychopathe vengeur et manipulateur, ce qui est très loin de l'incarnation du mal que représenté Myers. De mon avis, je pense que l'évolution de Corey d'un mal lié à la vengeance vers un mal plus absolu aurait été le bienvenue. De fait, son personnage reste en demi-teinte.
Ensuite, il y a le problème de Michael Myers dont l'importance devrait diminuer au fur et à mesure de l'histoire mais qui apparaît comme l'antagoniste de fin à la place de Corey, histoire de faire plaisir aux fans il fallait montrer une dernière grosse confrontation entre Laurie Straude et lui. Et c'est la mon deuxième gros problème, on voit qu'on veut se détacher du tueur originel mais on arrive pas à complètement l'écarter donc cela devient un film hybride qui n'arrive pas à assumer son originalité. Reste que la symbolique de fin sur le traitement de Myers est très intéressant sur son apport à la ville.
Un film avec de bonnes idées, plus posé que son prédécesseur, avec un meilleur travail de ses personnages, mais qui ne va pas jusqu'au bout de ce qu'il aurait pu entreprendre. La faute à une peur de décevoir le public visé et c'est grandement dommage.
Reste qu'il conclut en beauté cette dernière timeline d'Halloween et donne au personnage de Laurie une note d'espoir sur l'avenir, chose très rare dans cette saga. Je salue particulièrement la performance de Jamie Lee Curtis qui fut formidable et émouvante.
publié le 12/06/2023 - 00:42
David Gordon Green a encore
David Gordon Green a encore frappé, et plutôt fort. Dans l’ultime volet de sa trilogie, le mal devient effroyablement contagieux, mais presque invisible. Un remake qui sort du lot des innombrables suites du classique de John Carpenter.
publié le 22/11/2022 - 22:25
Audacieux...
... mais ça ne va pas plaire à tout le monde !
Et c'est sûr, vu le parti pris, que le bovin moyen va tirer à boulets rouges sur le film sans se poser de questions.
Pourtant, même si tout comme les (nombreux) détracteurs du film je n'ai pas eu ce que j'étais venu voir à la base, je ne peux que saluer le courage du scénariste et du metteur en scène de conclure la nouvelle trilogie ainsi. Même Rob Zombie n'avait pas osé autant dévier des attentes du public.
Le problème en gros, c'est que vous attendiez du Michael Myers pendant tout le film avec une boucherie sans nom, et en fait notre sympathique boogeyman est très peu présent, et n'est pas le personnage central.
L'attention étant porté sur un autre qui va catalyser toute la haine et toute la violence d'une société qui finalement construit ses boogeymen à son insu par son intolérance et sa bêtise.
Michael Myers n'a jamais été innocent, mais des innocents peuvent devenir des Michael Myers si la société ne sait pas gérer ses traumatismes intelligemment.
On a en fait plus une réflexion sur la violence et les paradoxes de ce qui a pu la créer, qu'un slasher avec un méchant juste vénère. Il y a là une notion de passation du mal, avec un mode de diffusion qui ne vient pas forcément des agresseurs les plus évidents.
Bon, c'est bien beau tout ça, mais est-ce bien traité au moins ?
Oui et non. C'est bien vu parfois, intelligent, mais aussi bancal et inégal, cédant à certaines facilités.
Des passages sont brillants, d'autres plus inégaux et peu crédibles.
Est-ce que cela mérite la volée de bois vert envoyée par les fans de Michael Myers ?
Non, si moi aussi j'attendais un show Michael Myers ensanglanté, j'ai apprécié le fait qu'on ne m'ait pas pris pour un abruti et essayé de me surprendre.
Donc je dirais que ceux qui défonce ce film sans aucune mesure... sont des cons, tout simplement !
L'essai n'est pas totalement transformé, mais cet angle original a le mérite de surprendre, à défaut de satisfaire nos instincts bovinés.
Pour les plus subtils d'entre nous, rassurez-vous y'a quand même des meurtres bien dégueus en court de métrage.
Le climax final avec Michael Myers attaquant Laurie Strode (je spoile pas, vous vous doutez bien que c'est inévitable) est sympa, mais décevant. Bien mené mais trop court.
Quant à la toute fin, qui se veut chargée en symboles forts - mais pourtant pas très maline -, on peut dire qu'elle met tout en morceaux ! Vous comprendrez... :)
publié le 14/11/2022 - 09:25
Avis paresseux
Ah, c’est sûr, ce nouvel Halloween ne va pas plaire à tout le monde ! Si vous aviez été déstabilisé par le Halloween 2 de Rob Zombie, préparez-vous à être encore plus secoué par cet opus final de la trilogie réalisée par David Gordon Green. Car figurez-vous que Michael Myers est quasiment absent du film, et quand il apparaît à l’écran, c’est pour se faire rosser tout à tour par un adolescent, puis par Laurie Strode. Inattendu, surtout après un deuxième volet aussi brutal, et une séquence d'introduction aussi osée.
En réalité, HALLOWEEN ENDS ne cherche pas tant à être un slasher qu’une analyse sociale. En effet, sa note d’intention est de prolonger la thématique principale de ses prédécesseurs, à savoir « le mal engendre le mal, et la société crée ses propres monstres ». C’est un angle d’attaque follement intéressant, mais c’est malheureusement traité avec des sabots gros comme des pattes d’éléphant. On comprend très vite comment tout cela va évoluer (voire se terminer), ce qui annihile l’effet de surprise et laisse à l’ennui l’opportunité de poindre par moments.
Par chance, la réalisation est toujours aussi efficace, et la violence des quelques meurtres saura réveiller les spectateurs endormis. Est-ce que cela suffit à en faire un bon Halloween ? Pour ma part, je dirais que oui, mais sachez que cet opus, à l’instar du deuxième réalisé par Rob Zombie, évolue dans des territoires très éloignés des attentes de ses spectateurs. Et personnellement, l'audace, j'adore ça, même quand c'est bancal (comme ici).