Martin

Martin – Georges A. Romero – 1978 – 10/10

Je comprends parfaitement Georges A. Romero quand il dit que Martin est sa réalisation préférée. S’il est loin d’être le plus connu de sa carrière, il offre une relecture intelligente et inédite du vampirisme. Rien à voir avec les films opportunistes modernes comme Twilight.

Après The Night of the Living Dead, Season of The Witch & The Crazies, Romero réuni une petite équipe très efficace autour d’un projet personnel. Il est ainsi possible de découvrir John Amplas, impeccable dans le rôle principal, Tom Savini en tant qu’acteur et maquilleur, la femme du réalisateur Christine Forrest, ou encore le compositeur Donald Rubinstein.

Je trouve le concept du film génial : évoquer le vampirisme dans un cadre moderne et réaliste tout en jouant sur un doute permanent entre mythe et réalité. De plus, à travers tout cela, on touche directement à la douloureuse période de l’adolescence. Avant d’être très bien réalisé, Martin est d’abord très bien écrit. Et savoir si le jeune homme est véritablement un vampire s’avère bien plus compliqué que prévu puisque Romero lui-même n’est pas certain de la réponse…

Etrangement, le film se rapproche plus d’une critique sociale que d’un film fantastique. Son ton général, plongé dans des décors durement réalistes et une musique aussi intrigante que nostalgique, rend Martin attachant. Même si ses actes n’en font pas un saint, le contexte finit par leur donner du sens et l’issue du métrage n’en est que plus dramatique.

Comme je possède l’édition italienne du film (Director’s Cut de Moviemax Media Group), je dispose également de Wampyr. Il s’agit du montage italien original de Dario Argento ou la musique est signée Goblin. Si la conclusion est la même, l’ordre des scènes est complètement revu et l’ambiance se rapproche donc du cinéma italien des 70’s, ce qui atténue fortement la dimension sociale.

Conclusion : si Martin n’est pas forcément LE chef d’œuvre de Georges A. Romero, il en est indéniablement un.