Le Fantôme de l'opéra

Pour ma petite session spéciale sur les films consacrés à l'oeuvre majeur de Gaston Leroux, j'ai la chance de pouvoir débuter par celui de Rupert Julian de 1925. Il faut savoir qu'à l'époque, les spectateurs avaient réagi fortement face au visage démasqué du fantôme. Les femmes s'évanouissaient devant tant d'horreur. Aujourd’hui, Lon Chaney fait plutôt sourire. Pourtant, cette version conserve une dimension aussi inquiétante que fascinante.

The Phantom Of The Opera fut l'un des films les plus coûteux des studios Universal au temps du cinéma muet. Il fut aussi un immense succès projeté plusieurs années durant. De plus, il s'agit d'un des premiers métrages à bénéficier d'une séquence tournée en Technicolor bichrome. Rappelons qu'au début du siècle dernier, le cinéma était en noir et blanc, accompagné de musiques classiques et ponctué de cartons où l'on pouvait lire les dialogues clés.

Le temps a fait son ouvrage mais la puissance des interprètes et des décors reste intacts. Le côté ancien disparait vite au profit d’une plongée dans l'univers poétique et dramatique de l'oeuvre. Le charme opère toujours. Difficile de ne pas s'attacher à la charmante Christine, interprétée par Mary Philbin, ou au diabolique mais finalement très humain Eric, incarné par le légendaire Lon Chaney. Certaines scènes sont absolument magistrales. Je pense notamment au bal masqué colorisé ou à la découverte des souterrains.

Pour les vrais amateurs, je recommande chaudement cette version très réussie du Fantôme de l'Opéra. C’est l'occasion de replonger aux origines du cinéma fantastique et de redécouvrir un grand acteur aussi célèbre pour son interprétation que pour son maquillage mythique !