Les Visiteurs en Amérique

Et dire qu'en 1993, c'est la même équipe qui révolutionna la comédie française. Quelle tristesse. Poiré avait hissé sa petite histoire au rang de film culte, que je peux me repasser inlassablement encore aujourd'hui. Puis, en 1997, la magie s'arrête net: Les Visiteurs 2 est un spot publicitaire géant d'une lourdeur affreuse. Poiré n'a plus d'inspiration et il prend manifestement son publique pour des demeurés. Et Les Visiteurs en Amérique persiste dans cette voie et signe définitivement la mort la série.

Ce troisième film n'est pas une suite, comme son titre essaie de le vendre. D'ailleurs, tout espoir semble perdu de voir un jour un vrai Visiteurs 3 digne de ce nom. Mais bon... Ici, le premier film est salement resucé et recraché avec une sauce américaine infâme entre 2 tranches de pain. On obtient donc Les Visiteurs sans la saveur d'origine. Par contre, ça reste longtemps sur l'estomac...

Les personnages principaux ont été décapés pour ne pas choquer les ricains: leurs noms ont changés, et ils sont bien propres sur eux (les dents de Clavier son impeccable). Ils sont entourés d'acteurs dans la tendance 2000 comme Tara Reid... En bref, c'est Reno et Clavier qui après avoir brillé dans leurs rôles en 1993 démolissent leurs personnages en surjouant à outrance. Beurk !

Tout est bâclé. L'histoire semble mince et ridicule alors qu'elle était géniale avant. Pourquoi nos héros arriveraient-ils dans un musée aux States ? C'est vraiment débile. Il y a une vaine tentative de faire de l'humour pour américains, mais c'est là aussi raté. Le film a été un échec commercial outre-Atlantique. Quel gâchis.

Au final, je ne sais pas si j'aurais préféré un Visiteurs 3 aussi mauvais que le 2, ou si cette version américaine est la meilleure fin pour cette série. Car malgré tout, elle démontre une chose: si la Poiré Team n'a pas été capable de donner une bonne suite au premier épisode, elle aurait fait un nouveau spot publicitaire minable en guise de final. Les Visiteurs en Amérique démontre donc que, sans plus aucune inspiration, le meilleur moyen de tirer profit de cette "franchise" était de s'empresser de faire un remake (du seul film réussi et doté d'un scénario). En cas de flop aux US, il y aurait toujours quelques bonne poires française pour banquer. Lamentable !