Festival du Film Fantastique de Gérardmer 2013
1er jour
"The Complex, de H. Nakata" ou la diversité des émotions ressenties...
(dessin : Marine)
Malgré les rumeurs d'annulation qui planent depuis quelques années, le Festival de Gérardmer fête aujourd’hui ses vingt ans. Pour l’occasion, hommage fut rendu à l'acteur britannique Simon Pegg, notamment célèbre pour son rôle dans Shaun of the Dead (projeté d’ailleurs en deuxième partie de soirée) et pour ses qualités de scénariste. Et, en guise d’ouverture, nous avons droit à la projection de The complex, nouveau film du réalisateur japonais Hideo Nakata, déjà récompensé voici près de dix ans à Gérardmer pour son superbe Dark Water.
Hideo Nakata
Film de fantômes dans lequel une jeune femme voit des morts dans l’appartement voisin du sien, The complex est une ½uvre déséquilibrée. A la fois film fantastique, drame social, voire immixtion dans la psyché d’une femme rongée par la culpabilité, la nouvelle ½uvre de Nakata est certes bien meilleure que son dernier opus (le très mineur Chatroom), mais pêche par un problème de rythme et une structure peu clairement charpentée. Nakata tente de brouiller les pistes, partant d’une histoire de famille assez quelconque, pour glisser progressivement vers le fantastique. Mais, et c'est bien là que se trouve l’un des problèmes fondamentaux, Nakata garde une grande distance avec son personnage alors même qu’il tente d'intégrer le spectateur dans la psychologie de cette femme. Dès lors, il en résulte une véritable difficulté à entrer émotionnellement dans le film, comme si toute cette histoire ne prenait jamais véritablement vie, et à partager la tristesse et la culpabilité qui ronge l’héroïne.
De surcroît, Nakata tente le pari d'intégrer dans son récit une histoire d’exorcisme à dormir debout, qui, au lieu d'intensifier la dimension fantastique, rend au contraire chaque séquence d’exorcisme toujours plus burlesque. Bref, un film profondément bancal, où la beauté de certains cadres (il faut reconnaître à Nakata un réel tact dans la mise en scène et une photographie par instant superbe) ne suffit pas à compenser les grandes maladresses.
Simon Pegg
Cette première soirée ne nous a certes pas permis de découvrir un film majeur. Il est toutefois toujours aussi jouissif d’entamer le festival de cette belle petite station vosgienne qui lutte, contre vents et marées, pour maintenir à flot la grand messe du cinéma de genre en France. Et demain (enfin !), première journée de compétition…
Le jury de cette 20ème édition, entourant le président Christophe Lambert