Videodrome

Il est vrai qu'il ne faut pas jouer avec la télévision, ne pas dépasser les bornes des limites comme dirait l'autre. Ayant la soif de l'exclusivité et du pouvoir de provocation, James Woods part à la "conquête" du renouveau en proposant, ou du moins en essayant de proposer des programmes extrêmement hard pour ses messieurs dames avident de chairs maltraitées. La chair est bien évidemment démontrée ici sans pudeur à la limite de la pornographie (l'intérieur du corps est déballé, laissant apparaître de larges ouvertures et orifices sidérantes de réalisme) même si ce terme peut paraître fort aux yeux de beaucoup de personnes, il n'en est pas moins véridique, conaissant Cronenberg pour sa passion du corps humain. Bien sûr, les maquillages -formidables- de Baker l'aident vraiment bien dans ses mutations et à ce niveau, le bras mutant de Max est fascinant, ainsi que toutes les scènes gores du film. Dommage que la musique d'Howard Shore ne soit pas plus présente. Mais le véritable pouvoir de Videodrome réside sûrement dans sa critique des médias, véritable dénonciation du CSA et des producteurs toujours en quête de programmes hardcore, qui au final se retrouveront un jour ou l'autre, qui sait...une balle dans la tête. Ne joyons pas avec la TV, jouons à autre chose.

Alors là, le concept de la manipulation de l'image, j'adore, surtout si c'est David Cronenberg qui est au commande. il signe avec ce film l'une de ses oeuvres les plus aboutie. James Woods est parfait et l'ambiance dégagée par Videodrome est vraiment malsaine. Il est question de réfléxion quand à la télé-réalite et ses dérives inévitables. Bref, Videodrome est vraiment un film en avance sur son temps, filmé magistralement par un Cronenberg en confiance. En un mot: Culte

Il y a un peu de tout dans les avis que j'ai pu lire, dont un certain nombre de réflexions très pertinentes (oui, Gillou, c'est bien le film-somme de Cronenberg - pas seulement somme de ses anciennes oeuvres, mais aussi des récentes : eXistenZ ou Crash n'échappent pas à la lumière que jette Vidéodrome sur tous les films du cinéaste). Une chose supplémentaire à mentionner, toutefois : Vidéodrome est un cas infiniment intéressant en cela qu'il constitue le cas quasi-unique du film calibré non pour le grand écran, mais bel et bien pour la télévision : attendez la dernière séquence et vous comprendrez combien votre propre écran, votre salon, les bruits autour de vous et... vous-mêmes faites partie intégrante du film plus que vous ne le croyez. A part "Ring", je ne vois pas quel autre film peut rivaliser sur ce point...