Terrifier 3

Troisième opus d'une, désormais, trilogie. Ce qui est remarquable dans cette saga c'est qu'elle arrive à être outrancière et jouissive à la fois, passant toujours plus haut son degré de violence. Un nouveau tabou à été franchi ici puisque Art le clown s'en prend également à des enfants.

On commence avec une intro assez marquante, Art jouant les pères Noël pour aller massacrer une famille.

On apprend par la suite ce qui a conduit à sa résurrection, avec des passages mémorables, Art se baladant dans le métro avec en substitut de sa propre tête celle d'une de ses victimes. On peut ainsi observer une complicité s'installer entre lui et la victime survivante du premier film, Victoria. D'ailleurs le contraste entre les deux est saisissant, celle-ci étant bien loin d'être avare en paroles.

On retrouve ensuite Sienna qui via un déplacement chez sa tante essaye de se reconstruire, en parallèle de son frère Jonathan qui lui cherche à occulter ce passé. C'est intéressant de voir ce contraste entre les deux, d'autant que ça donne un rapport inversé de l'opus précèdent. Jonathan qui était le plus fervent croyant dans les créations de leur père devient celui qui doute dans son besoin de se reconstruire, là où Sienna s'accroche à ça pour rester forte. Dans les deux cas, la question du traumatisme est bien géré et reste crédible.

On découvre aussi les autres membres de la famille, surtout la jeune Gabbie qui semble avoir un attachement obsessionnel envers Sienna, ce qui en devient malheureusement assez superficiel.

D'ailleurs, je trouve que le film met un peu trop l'accent sur la relation Sienna/Gabbie au détriment de celle de Sienna avec son propre frère, ce qui est dommage au vu de son implication dans le second opus car oui le personnage de Jonathan est à mon sens sous-exploité malgré la symbolique très forte de son évolution et l'empathie que cela procure.

Malgré tout, c'est un film ambitieux, on ne s'ennuie pas, le gore est poussé encore plus loin, je pense à la scène de la douche, et on va jusqu'à assombrir l'esprit de Noël et amener l'ultime tabou des films d'horreur : Le meurtre d'enfants.

Bien sûr, l'élément clé reste Art toujours aussi iconique dans sa manière de se mouvoir et de tuer. De plus, il a ici un alter ego féminin en la personne de Victoria qui a ses moments également bien sadiques, même si Art reste tout de même la grande vedette du film.

On a aussi l'insupportable Mia qui est la représentation même de la facette sombre des podcasts, avec un manque flagrant d'empathie pour des victimes, une déshumanisation au profit du sensationnalisme. Ce qui lui arrive est pour le coup assez karmique.

On a ici un final bien rythmé et sadique, avec un face à face tendue entre Art et Sienna. Gabbie est physiquement plutôt épargné, ce qui est assez contradictoire avec les méthodes de Art, bien plus que pour Jonathan dans le second film. Reste que la fin finit sur un cliffhanger plutôt intéressant.

Donc un nouvel opus de qualité qui offrira son lot de gore et d'outrance. Hormis la sous-exploitation du personnage de Jonathan et la trop mise en avant de celui de Gabbie, c'est un bon film d'horreur qui rappelle les slashers des années 70-80, en bien plus violent.