Hellraiser 2 : Les Ecorchés

Il est très rare qu'une suite puisse surpasser son original, surtout si celui-ci est déjà très bon, mais je dois dire que Hellraiser 2 est objectivement plus réussi que son modèle.

Déjà, il étend la mythologie de base en nous présentant l'enfer des cenobites et leur dieu, Leviathan. De plus, on en apprend beaucoup plus sur les origines de ces mêmes cenobites, notamment celle de Pinhead.

Ensuite, on nous présente un nouvel antagoniste, le Dr Channard, qui a la différence de Franck est un homme de science et de savoir qui sait vers ou il va et pourquoi. Son pragmatisme et sa froideur en font un personnage intéressant et imprévisible. De plus, sa relation ambiguë avec Julia intrigue. Sa transformation en cenobite reste un des moments forts de l'histoire. Channard peut être vu comme une représentation physique des abus de la psychiatrie, lui qui manipule et utilise sans vergogne ses patients pour des intérêts personnels.

En parlant de Julia, oui on a un retour de cette femme qui a ici un rôle encore plus sombre mais qui se voit tout de même voler la vedette par un Channard qui crève l'écran. Néanmoins, son personnage a ici beaucoup plus d'assurance et c'est un vrai plaisir de la revoir. Son règlement de compte avec Franck est pour le coup assez jouissif.

Le retour de Kirsty fait aussi plaisir, on sent la détresse de son personnage et son besoin de réparer les torts du passé. Son duo avec la jeune fille qui manipule des puzzles fonctionne très bien. Il y a une vraie alchimie qui se créer entre ses deux protagonistes.

La fin est très réussi, avec une révélation assez surprenante et un twist final assez mystérieux.

En fait, je n'ai rien à reprocher à ce film, il est clairement à la hauteur de ses ambitions et procure une expérience vraiment particulière, tout en restant fidèle au matériel de base.

Suite respectueuse du premier opus de la saga, « Hellraiser II : les écorchés » réussit là où nombre de films de genre ont échoués. En effet, si d’autres franchises ont, au fil du temps, démystifié leurs enjeux en se perdant dans les méandres de l’explication ou la création de background, désamorçant ainsi l’effet de peur de l’inconnu et de l’inexplicable, le film de Tony Randel apporte une véritable plus-value en explicitant vaguement la genèse des cénobites, démons infernaux adeptes de la torture sadique et des sévices sexuels.

Et si cela fonctionne, c’est bien parce que les cénobites sont secondaires dans le métrage, représentant seulement une partie des enjeux infernaux qui se créent et que l’explication reste sommaire aggravant ainsi la nébuleuse qui les entoure. Le film nous offre également une ingénieuse description d’un enfer labyrinthique ou chacun y subit ses propres tourments. Si l’idée est efficace, se ramenant au carcan de la psyché humaine, sa représentation graphique la désavoue quelque peu. Dommage.

Enfin, la version uncut (aucun intérêt à la version édité par TF1) nous gratifie de scène gore bien senties et plus viscérales les unes que les autres. Le bestiaire quant à lui reste toujours aussi riche et varié. Dommage que, comme malheureusement quasiment toutes les franchises de genre, les suites ne soient clairement pas au niveau.

Tony Randel sait "presque" s'arrêter quand il le faut car une petite longueur se fait néanmoins ressentir...mais rien de grave.

INFERNO