Morse
Critiques spectateurs
Réalisateur: Tomas Alfredson Avec Kare Hedebrant, Lina Leandersson, Per Ragnar, Henrik Dahl, Karin BergquistInscrivez-vous ou connectez-vous pour ajouter votre avis !
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publié le 10/06/2023 - 12:15
Romance vampire/adolescence réussi
Ce film est incontestablement un chef-d'œuvre.
Son atmosphère très sombre, son histoire assez tragique et romantique, la mise en valeur de ses personnages principaux, tout est fait pour impliquer le plus possible émotionnellement le spectateur.
Oscar est un jeune garçon isolé entrant dans la phase de l'adolescence. Il est harcelé, méprisé et menacé dans son école et presque ignoré chez lui. Par son regard est dépeint une société brutale ou l'acceptation se joue à une question de force et de brutalité, chose qu'il fantasme intérieurement tout en étant trop fragile pour franchir le pas. Son obsession pour les meurtriers et les armes apparaît du coup à la fois glauque et compréhensif, il cherche à à se venger de ses bourreaux et s'enferme dans un monde amorale ou la violence est justifié.
Eli du coup est l'exact opposé d'Oscar, ne tuant que par nécessité pour survivre la ou celui-ci ne rêve que de ça. C'est un personnage tragique dont l'existence est régi par des règles qui l'oblige a être dépendante des services d'un homme avec qui elle entretien une relation assez mystérieuse. De même, sa propre existence est assez floue, on ne sait rien du pourquoi de sa nature vampire et Eli aime se définir non comme une fille. Le film en justifiera en partie la raison.
La rencontre entre Oscar et Eli est du coup le moment de la confrontation entre deux mondes, le réel et le fantastique. Dans les cas, ce n'est guère attrayant et tous les deux se sentent au final très seuls. Ils sont du coup deux faces d'une même pièce et c'est en s'acceptant l'un l'autre que leurs vies vont prendre sens et trouver un vrai but.
Progressivement, l'acceptation par Oscar de la nature d'éli va le pousser à devenir plus confiant tout comme Eli va devenir plus empathique à son contact. Leur relation prendra une telle profondeur que lors de leur bref séparation, Oscar tombera dans une détresse émotionnelle.
Les antagonistes se résument à être les stéréotypes des ados harceleurs capables du pire sans en voire les conséquences. Leur sort est pour le coup assez karmique.
Les adultes de l'histoire sont finalement assez impuissants sur le flux des événements, justifiant soit l'isolement des protagonistes, soit symbolisant les failles de l'institution educatif, ou encore illustrant le côté très aseptisé de leur monde. La mort de l'un d'entre eux des mains de Eli, sauvé de justesse par Oscar, sous le regard de celui-ci tétanisé au départ mais finalement résigné, marque l'acceptation de la nature de celle-ci auquel il ne voulait pas être associé au depart, un passage important qui renforce le lien entres les deux protagonistes. Ce lien sera définitive des lors que Eli sauvera à son tour Oscar. Les choix de l'un et l'autre ont amené à leur retrouvaille, illustrant l'évolution très riche de ces deux protagonistes.
La grande force de ce film est du coup l'évolution de la relation entre Oscar et Eli. Ils sont à la fin unis mais isolés dans une société où ils vont devoir s'entraider pour survivre, laissant planer le doute sur leurs destins. Mais ils sont enfin réunis et c'est ce qui compte, du moins c'est le parti prit du film et je trouve ça très beau.
Personnellement, je ne trouve pas de défauts à ce Film, il est magnifique, poétique et immersif. Un vrai chef d'oeuvre que j'encourage absolument à voir.
publié le 17/09/2017 - 16:33
Je le recommande vivement ....
C'est un film qui réinvente le mythe du vampirisme, cette histoire d'amitié entre un enfant persécuté par les autres et un immortel de 12 ans, ce dernier est si fascinant, envoûtant. Moi, je suis sous le charme, qui n'a jamais eu envie d'avoir un ami pour l'aider à affronter les autres. Bref, je ne me lasse pas de le voir.
Je le recommande à ceux qui comme moi, une fascination pour les vampires.
publié le 15/03/2016 - 16:06
Magnifique
Magnifique ! j'aimerais en voir plus souvent des films de vampires comme celui là ! C'est beau et attachant, la performance des deux jeunes acteurs porte le film et nous replonge dans notre enfance et dans cette age de l'innocence. Le sujet est dur et sanglant mais on oublie complètement l'horreur des situations, l'atmosphère est envoûtante... La réalisation est épurée, froide mais exemplaire, une vrai et belle oeuvre.
publié le 30/12/2012 - 03:32
Crie, crie comme une truie !
publié le 07/12/2012 - 14:26
Mon avis
publié le 17/11/2012 - 19:54
Bouleversant
C'est lent, froid et sublime. Un métrage extrêmement paisible, doux, attendrissant, avec quelques pics de violence faisant contraste. La photographie est magnifique, la musique (et toute la bande-son en général) envoûtante, l'atmosphère réussie. Le scénario est intelligent, les dialogues très bien écrits... Et pour ne rien gâcher, les deux acteurs-enfants sont tout bonnement excellents. Plusieurs scènes mémorables : le bâton, la combustion, la très décalée scène des chats, le sublime passage du "Tu peux rentrer", la fin... Le gore ? Présent par touches, mais voir "Morse" pour cet unique aspect serait une erreur colossale.
En bref : le meilleur traitement du mythe du vampire qu'il m'ait été donné de voir, avec le "Nosferatu" de 1922. À voir impérativement.
publié le 17/10/2012 - 04:35
Mon avis
publié le 15/01/2012 - 11:41
Mon avis
publié le 27/10/2011 - 21:34
Glaçant
publié le 23/10/2011 - 19:52
De l'amour vampirique nordique
Les vampires sont très créatures qui ont attiré un très grand nombre de réalisateurs et même si on compte de véritables chefs d'oeuvre comme Dracula de Coppola, Entretien avec un vampire, Daybreakers, Vampires ou encore (mais cela ne concerne que moi) Blade 2, on peut aussi compter des films vampiriques franchement ratés et bien souvent tournant les suceurs de sang à la caricature, je pense notamment à Underworld premier du nom et trois ou encore à Blade 3. Mais on remarque très vite que tous ces films sont américains. Il est aussi intéressant de se plonger dans le vampire mais vu par des européens, et notamment par des nordiques. Le scénario de Morse est assez mélancolique et prouve que finalement, le vampire n'est pas qu'une créature sanguinaire chassant ou étant chassée. Dans Morse, un jeune garçon nommé Oskar se sent mal dans sa peau. Malmené par ses camarades, seul la plupart du temps, il préfère passer ces soirées à taillader un arbre en pensant à ses ennemis. Un beau jour, une jeune fille du nom de Eli vient habiter près de chez lui. Une relation simple et amoureuse va lier les deux êtres, mais Eli est un vampire. Bien loin des chasses et des fusillades, Morse se targue d'un scénario simple, ou Eli ne tue que pour se nourrir et qui privilégie l'approche sentimentale à une approche débile de chasse.
Il faut dire que l'ambiance sert vraiment le film. Les contrées enneigées de Stockholm sont vraisemblablement parfaites pour donner une ambiance froide, isolée mais aussi angoissante. Les plans se succèdent avec une maîtrise ahurissante et renforcent un sentiment d'isolement et de danger à chaque recoin. Mais aussi bien loin de cette atmosphère réfrigérante, le réalisateur montre une partie de la population suédoise dont les moyens ne sont pas faramineux et dont l'attitude reste assez proche de la société moyenne en France. Et c'est en cela que c'est intéressant, plutôt que de proposer de l'action à gogo, on remet le vampire dans un contexte socio-économique et je trouve cette initiative vraiment intéressante. De plus, la liaison entre la jeune Eli et son nourrisseur, qui doit tuer des gens pour fournir la demoiselle en sang est assez forte tout en étant dépourvue de sentiments. C'est fort et beau à la fois.
Les acteurs demeurent aussi relativement excellent. Le jeune comédien qui joue Oskar possède vraiment la t^te de l'emploi et il incarne véritablement cet enfant qui est martyrisé par les autres enfants de l'école. Il joue avec subtilité ce rôle de tête de turc et on a vraiment de la peine pour cet enfant qui semble aussi délaissé par ses parents. On en revient toujours au contexte économique/relationnel. La jeune actrice incarnant Eli est elle aussi bluffante à plus d'un titre. Elle arrive à l'aide son visage à faire passer des émotions très contradictoires, mais avec justesse et talent. Ainsi, elle peut passer de la nonchalance à la fureur à cause de la faim, mais aussi faire plus vieille que son âge. Les personnages secondaires se révèlent moins intéressants, mais il y en quand même qui sortent du lot. Je pense notamment à femme blonde qui entretient une relation conflictuelle avec son homme et qui fini de manière incandescente, ou encore à l'homme avec tous ses chats mais qui est perçu comme le type bizarre de l'immeuble. Bref, le contexte social permet de saisir des gens qui sont assez simples, mais qui finalement se révèlent plutôt ambigus, voir cruels entre eux.
Les effets spéciaux ne sont pas très nombreux dans le film, tout comme les effets gores. Il faut dire que le film ne fait pas dans une surenchère exacerbée d'hémoglobine ou d'effets numériques. Le réalisateur préfère instiller une petite touche de gore, mais qui fait diantrement réaliste. Je pense notamment à la première victime, pendue par les pieds pour pouvoir récolter du sang et dont des jeunes en font la macabre découverte. La scène finale est aussi très forte, montrant la violence incroyable des jeunes entre eux, la cruauté implacable des grands frères qui se prennent pour des caïds face à plus petits qu'eux, mais part dans un pseudo délire gore, comme une intervention divine pour sauver le pauvre Oskar. Certaines scènes sont assez bien foutues comme l'attaque des chats sur une femme infectée ou encore la déliquescence progressive de la jeune vampire quand elle rentre chez Oskar sans que celui-ci l'ai invité à entrer. Car le film respecte tout de même certains codes du vampire, tout en incluant une vision totalement différente.
Au final, Morse (ou Let the right one in) donne un gros coup de pied dans la fourmilière du film vampirique en proposant une vision beaucoup plus sociologique et traitant des relations entre les gens dans une société moyenne. Pas d'effets spéciaux clinquants, pas de gore à gogo, juste une magnifique histoire d'amour entre une vampire qui recherche désespérément l'amour malgré son régime alimentaire et un jeune garçon, humain mais souffrant du même mal d'isolement que la jeune vampire. Un film beau, poétique, onirique et parfois implacable. Morse est résolument l'un des plus grands films que j'ai pu voir, montrant la cruauté enfantine, l'isolement sentimental, et l'histoire d'amour la plus improbable mais surement la plus belle du cinéma. Un film sincère qui mérite un investissement complet. Une merveille.
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