Créance de sang

Ce que je n'aime pas dans la littérature policière, c'est que la majorité des auteurs utilisent les même profils de personnages et les même ficelles pour construire leur intrigue, Mickael Connely est typiquement le genre d'auteur qui me fait penser que depuis Agatha Christie, la plupart de ceux qui se frotte au genre imitent cette dernière ou ses pairs Leroux et Doyle, sans jamais parvenir a les égaler, ça fait donc un siècle que tout un genre littéraire tourne en boucle avec de temps une œuvre qui se démarque des centaines de sortie littéraire policière par an, comme si l'auteur avait été touché par la grâce. Et aussi populaire et prolifique que soit Connely, je ne lui ai jamais trouvé ce génie.

Alors pourquoi Eastwood à t'il tenu a adapté ce roman, lui qui est pourtant un homme de goût, la seul explication que j’admets c'est l'envi irrépressible de rendosser le costume de flic, et qu'il lui fallait une histoire qui le lui permette au vu de son âge....

Au final, le scénario s'avère plutôt pénible, dès les 20 premières minutes on se doute du mobile et il faudra pas beaucoup plus longtemps pour savoir qui est le tueur, du coup on passe le reste du film à attendre de voir si on a vu juste... l'intérêt diminuant au fur et a mesure que notre thèse se confirme.

Une histoire policière médiocre ne peut faire qu'un film au mieux moyen, Clint en tire le maximum en soignant la forme, et on notera la brillante mise en scène soutenu par un montage malin, spécialement lors de la course poursuite du début de film qui nous ferait presque croire que Clint est encore aussi fringant qu'il y a 20 ans.

Clairement pas le meilleur Eastwood et d'une manière générale un film policier anecdotique...

Clint Eastwood, c’est un peu comme une bonne pinte, c’est toujours bon. Et parfois, malgré tout (car oui à force de rester au top niveau on finit toujours par baisser la garde. Créance de sang est très bien mais, il fait partie des moins bons films de Clint Eastwood. LE MAITRE DE GUERRE, PINK CADILLAC, MINUIT DANS LE JARDIN DU BIEN ET DU MAL,… etc… excusez- moi du peu ! C’est comme un veilleur de nuit qui baisse sa garde. Une histoire policière plus émouvante qu’à l’accoutumée. Plus de moments intimistes qui nous montre un Clint Eastwood face à lui-même, qui regarde la mort en face. Et en cela, la séquence où Clint Eastwood sort sa pétoire pour la dernière fois est tout simplement mémorable, magnifique et inoubliable ! A l’image de l’interprétation des comédiens. Preuve en est que le casting est quelque chose d’essentiel que l’on néglige trop souvent. Souvenez-vous de la RELEVE. Avec son scénario si simple mais boosté par une mise en scène solide et une interprétation en béton. Pareil pour CREANCE DE SANG mais en plus dramatique, plus intime. Une femme tuée pour un cœur greffé. Du pain béni pour un réalisateur du talent de Clint Eastwood. Lui qui transforme un simple thriller en une promesse de sang qui devient un film policier-testament du plus bel effet et ce dans une ancienne tradition cinématographique qui me manque de plus en plus. Faites-moi une promesse, jetez-vous dessus.

Je suis resté un peu sur ma faim avec ce film, ou le grand clint joue un peu harry calahan en retraite si vous voyez ce que je veux dire.

Ce bon vieux Clint revient enfin à son meilleur niveau avec ce polar efficace adapté d'un best-seller de Michael Connolly. Le film monte en puissance à mesure que son héros, profiler à la retraite, ne se décide à remonter au créneau pour aider la soeur de la femme à qui il doit la vie. La révélation finale est inattendue et les seconds rôles sont épatants (Wanda De Jesus et le trop rare Jeff Daniels). Avec quelques scènes dans l'esprit d'un Inspecteur Harry (le fusil à pompe, le paquebot abandonné), Eastwood signe son meilleur opus depuis Impitoyable.