The Human Centipede

Ce film est absolument dingue, et c'est ce qui fait son charme.
Ici il est question d'un savant fou qui va procéder à une expérience qui dans les faits n'a rien d'utilitaire, juste la pour satisfaire le sadisme et les délires d'un homme souffrant du complexe de dieu.
On se met à la place des pauvres victimes qui une fois passé l'opération sont dépendantes les unes des autres et dont on voit les effets de plus en plus nocifs sur leurs corps. Sans compter les humiliations diverses du savant fou, jusqu'à les mettre dans une cage. La déshumanisation progressive est un point très important de l'histoire.
J'aime bien l'architecture de la demeure du Dr Heiter, un vrai labyrinthe qui empêche tout idée d'évasion pour le trio de protagonistes. Cela renvoie aussi à l'isolement et l'hermetisme de son propriétaire.
Le Dr Heiter est un très bon antagoniste qui dans sa folie et son pragmatisme est finalement imprévisible. N'hésitant pas à attaquer deux policier venu lui poser des questions, ce qui en dit long sur le caractère de cet homme qui pour finaliser son projet perd tout bon sens.
Tom Six a su mener à bien ce projet fou mais en même temps si original. Pour un premier film d'une trilogie culte maintenant, il s'en est vraiment bien sorti.
Le film est brillant par son concept, son antagoniste complètement sociopathe, son atmosphère percutant, le choix de l'architecture, des acteurs excellents.
Seul point négatif, la narration manque de richesse, s'enferme dans son concept et manque du coup de vrais profondeurs. Je dirai quand même que la fin surprenante relève bien le niveau.
Reste que c'est un excellent film qui apporte sa pierre à l'édifice du cinéma d'horreur.
Certaines scènes peuvent choquer, je le recommande donc à un public averti.

Niveau métrage le réalisateur nous laisse cruellement le temps de nous faire à l'idée de ce que ça va impliquer un mille patte comme ça, c'est d'avance deviné par le spectateur et paf ça arrive comme on l'avait imaginé puisqu'il n'y a pas quatorze façons, cette évidence traumatisante du Réel ça c'est appréciable. L'image nette et claire des décors et scènes reflète intelligemment la folie totale (nul recoin pour la pudeur, nulle zone d'ombre dans le projet d'une simplicité imparable, exposition d'une oeuvre inaugurale) folie sans affect donc, folie ultra blanche, aveuglement qui diffuse dans tous les décors style musée d'art chirurgical moderne (photo très réussie à mon goût).

Un film à essayer, souvenir d'une fin réussie, dont le thème central est vraiment vraiment vraiment la perversion, mais je rejoins les avis dubitatifs à son sujet, sans doute un film à voir seul si on ne veut pas lui échapper. Et un second visionnage n'est sans doute pas un évènement (je sais pas) sauf si on veut y trouver un banal message psychanalytique. Il y a du gratuit dans Human Centipede. Pour info, je ne visionnerai jamais la suite vu que Tom Six y a apparemment mis les bouchées triples !!! (oh fallait pas...)