Esther

Esther nous présente l'histoire d'une jeune orpheline bien sous tous rapports et très douée dans la peinture qui va être accueilli dans une famille fracturée et y jeter les graines de la discorde et du chaos. Une histoire pas très courante et qui remet en avant le concept de l'enfant sociopathe à l'image du film "Le bon fils" mais qui dans le même temps s'avère beaucoup plus subtil.
Le film joue habilement sur les origines d'Esther et ses motivations pour garder du floue et du mystère ce qui permet une attention toujours plus accrue sur l'évolution de l'histoire.
On peut aussi voir une critique sociale des écoles américaines du fait du comportement des autres enfants quand Esther intègre sa nouvelle école, faisant face aux critiques et insultes de ses camarades, étant habillée d'une manière non conventionnelle.
Esther apparaît comme capable d'une grande capacité de manipulation tout en montrant des signes d'instabilité psychologique. La façon dont elle met la pression aux autres enfants de la famille fait froid dans le dos, de même que sa manière de s'insinuer dans la relation de couple de ses parents adoptifs.
Son opposant, la mère de famille jouée par l'excellente Vera Farmiga, est une femme déterminée qui veut protéger sa famille. Leur dualité est le point centrale de l'histoire, elle va apprendre en se confrontant à Esther, surmontant ses traumas et devenant la figure a abattre pour celle-ci. Un protagoniste du coup assez riche dans son évolution.
Le père est un personnage secondaire qui a son importance dans l'histoire mais qui reste assez plat, il fait figure de médiateur naïf qui finalement se laisse happer par les événements.
La petite fille sourde muette est un élément tre important de l'histoire car elle est manipulé par Esther et permet donc de montrer la malveillance de celle-ci. De plus, elle finit par prendre une forme de maturité incroyable, beaucoup plus que son grand frère qui fera les frais des actions de Esther, ce qui démontre aussi une volonté très féministe du film, le père et le fils subissant la ou la mère et la fille se rebellent.
La fin est exceptionnelle, on apprend enfin qui est Esther et on comprend beaucoup mieux son comportement. La confrontation finale est pleine de tension, absolument magistrale!
Ce film est très bon car il trompe notre regard en nous faisant prendre une piste qui est fausse pour nous amener vers une vérité qui du coup sonne comme l'évidence car oui le grand intérêt de ce film c'est l'identité d'Esther et le pourquoi qu'elle fait ce qu'elle fait.
Je trouve tout de même que la scène de la petite fille qui tire avec le pistolet et qui en plus vise plus ou moins juste est vraiment abusée.
Néanmoins, je considère ce film comme une belle trouvaille qui contient assez de richesses narratives et visuelles pour contenter un large public. C'est un film qui joue beaucoup sur les tensions psychologiques mais on ne s'ennuie pas, c'est très prenant et inventif. Les violences graphiques sont aussi très réussi, sans être dans la surenchère..
Donc, je recommande ce film pour tout amateur de film d'horreur. Vous passerez un bon moment et vivrez une sacrée expérience car oui la force de ce film réside en grande partie dans son mystère, donc savourez bien votre premier visionnage.

Génial ce film !!! Pratiquement 2H mais pas une seconde d'ennui !! Une chose est sur Esther est le mal incarné (complètement folle aussi) la pauvre religieuse quand même !!!
Le seul petit point énervant c'est la provocation d'Esther envers sa mère adoptive en la faisant passer pour folle, t'as juste envie de sauter dans la télé quoi .. lol
Bon thriller en tout cas !!

Le scénario est relativement intéressant et pose un problème rare qui peut être comparé à une adoption se passant mal. Bon pour le coup, ça se passe vraiment très mal, et il faut vraiment le faire pour adopter une petite fille comme ça, mais c'est tout de même du jamais vu. En gros, Une mère de famille est traumatisée suite à la naissance de son troisième bébé qui est mort né. En sachant que le premier est un garçon tout à fait normal et que le deuxième est une petite fille sourde. Pour pallier à ce traumatisme et au blocage sexuel qu'elle éprouve, le couple décide d'adopter un enfant. Le choix va se faire sur Esther, une petite fille très érudite qui peint de magnifiques tableaux et qui semble venir d'un autre temps. Bien entendu, la petite fille cache bien son jeu. S'il est vrai que le scénario mettant en scène des enfants psychopathes n'est pas nouveau (la malédiction, the children, children of the corn), il est totalement novateur dans le déroulement obscur et surtout dans une révélation finale explosive.

L'ambiance y est pour beaucoup dans la réussite de ce film. Le réalisateur ne se contente pas de faire des relations ambigües entre Esther et ses parents adoptifs. Il instaure d'emblée une atmosphère angoissante qui place la petite fille au sein même de ce malaise. En effet, plutôt que de jouer sur une note brutale, Jaume Collet-Serra préfère montrer la malice et le vice d'Esther dans des situations franchement angoissante. On voit alors une petite fille psychopathe, complètement névrosé et surtout très machiavélique. Chacun de ses plans reste intelligent et bien flippant. D'ailleurs, la scène dans le parc pour enfants et une réussite incroyable, croyant voir le danger derrière chaque planche de bois pour finalement nous asséner d'un coup brutal la folie de la jeune fille. Et cette ambiance sombre monte crescendo pour atteindre un final épique et d'une noirceur absolue.

Les acteurs y sont aussi pour beaucoup. En tête on trouvera Isabelle Fuhrman qui incarne Esther et qui est bluffante de vérité. A l'époque de ce rôle, elle n'avait que 11 ans et cela demeure encore un choc de voir une telle transformation physique. Son visage change comme pour un adulte et elle développe vraiment un charisme ténébreux incroyable. Je prédis un grand talent pour cette jeune fille. Vera Farmiga qui joue la maman est très crédible et impose un jeu qui oscille entre terreur, courage et perdition. Les deux autres enfants jouent aussi assez bien et surtout la petite Maxine qui est une actrice sourde et qui possède un réel charisme. Peter Sarsgaard, le père de famille est aussi très bon dans son interprétation.

Mais ce qui est le plus fort dans Esther, ce sont les différents effets de peur qui englobe tout le métrage. En effet, tout est fait pour nous mettre mal à l'aise et en même temps pour nous faire rentrer dans une famille possédant des secrets. Les lumières ne sont pas choisies au hasard, et le coté sombre de la baraque tranche très nettement avec le blanc neigeux extérieur. Les différentes manipulations d'Esther montent crescendo et nous font de plus en plus prendre conscience de sa folie, alors que ses parents adoptifs ne se doutent de rien. Du coup, on se retrouve impuissant devant son écran et cela joue en faveur du film. Par contre, les passionnés de gore ne seront pas servis, mais cela serait mal venu dans un film qui joue plus sur l'épouvante et la pression que sur l'hémoglobine et les membres tranchés.

Au final, Esther est une vraie réussite d'épouvante et de thriller. Les acteurs sont vraiment excellent, notamment la jeune fille incarnant Esther mais ce rôle risque de lui coller à la peau pendant longtemps. Mais finalement, ce qui fera la plus grande réussite de ce métrage, c'est la montée incroyable de l'angoisse et qui finira dans une apogée folle et carrément mythique. Jaume Collet-Serra est résolument un cinéaste à suivre et qui impose un style à la fois trash, mais aussi terrifiant et c'est tant mieux. Pourvu qu'il ne succombe pas aux cloches d'Hollywood!

La jeune actrice qui joue le rôle titre, Isabelle Fuhrman, est promise à un bel avenir. C'est déjà pas si mal.

La scène d’ouverture nous plonge dans une ambiance sanglante à souhait et annonciatrice d’un traitement atypique du sujet. En spectateur averti, je reste méfiant car je ne sais que trop bien que beaucoup de films, finalement bien moisis, disposaient de premiers instants prometteurs. La suite des événements est relativement banale et la rencontre avec la jeune fille est assez convenue, même si une certaine inquiétude semble s’installer. Une fois emménagée chez ses parents adoptifs, Esther nous livre peu à peu de troublantes facettes de sa personnalité et la manière de nous la présenter est clairement différente des autres métrages au sujet similaire. Les péripéties malheureuses s’enchainent implacablement et le premier crime humain de la petite est d’une cruauté surprenante et d’une barbarie inattendue.

La tension est palpable et le suspense est rondement mené, mais ce qui rend la trame particulièrement agréable à suivre est l’approche psychologique des personnages. Le rôle de chacun d’eux au sein de la famille et leurs comportements vis-à-vis d’Esther sont des éléments aussi intrigants que passionnants de voir évoluer. L’interprétation globalement bonne et surtout la profondeur des personnages les rends attachants et nous implique avec compassion dans leur éprouvante anxiété, excepté (par moment) avec ce blaireau de père qui s’applique à ne rien comprendre. Après une bonne heure et demie de film, j’étais définitivement enthousiaste, mais très inquiet sur la qualité du dénouement. Et quel final ! Surpris mais ravi, troublé mais fasciné, et surtout comblé au-delà de mes espérances.

Si le rythme est lent que la mise en place prend son temps, c'est pour mieux installer l'angoisse chez le spectateur. Esther alias Isabelle Fuhrman porte le film de bout en bout, et si on la prendra rapidement en grippe, ses raisons nous échappe une bonne partie du film, jusqu'à la surprenante révélation, qui ne fonctionne que justement parce que le film a pris son temps et aussi grâce au talent indéniable des acteurs grands et petits.

La deuxième grande force du film sont les scènes de violence pure qui ne s'encombrent pas de morale sans chercher pour autant a choquer à tout prix, l'efficacité de la mise en scène et la volonté que ces scènes soient crédibles plutôt que spectaculaire, les rendent tout à fait efficace.

Un scénario intéressant quoiqu'un peu classique, des acteurs aux petits oignons, une mise en scène implacable et un rythme qui colle au récit ce film à tout pour lui a part peut être une distribution un peu faible au vu de ses indéniables qualités.