The Crow

Un film qui met en avant le défunt Brandon Lee dans son rôle le plus emblématique. Au delà de l'approche justicier immortel, la force de ce personnage réside dans le jeu expressif de son acteur qui a su y mêler brillamment tragédie, folie et vengeance. 

La quête de vengeance est ici bien menée, amenant des moments forts sans tomber dans l'exagération. Eric devient ainsi ainsi une sorte de justicier vengeur quasi-invulnérable qui se montre créatif dans son cycle meurtrier. 

Là où on peut trouver à redire c'est sur la structure narrative, on ne prend pas le temps de nous décrire vraiment ce couple tragique que fut Eric et sa femme, les flash-backs étant trop expéditive pour donner une vraie immersion. Heureusement que la performance de Brandon compense en partie ce point. Le dernier acte reste néanmoins un moment fort, sublimant la relation de ce couple maudit. 

De même, visuellement certains effets spéciaux ont prit un coup de vieux, rendant certains scènes peu crédibles. 

Un film globalement pertinent qui touchera son public par son ambiance gothique et son acteur phare. 

Adaptation du comic book éponyme de James O'Barr, référence ultime de la culture gothique moderne, The Crow constitue à mon sens une œuvre fascinante, tant pour son esthétique unique, que pour le flot d'émotions dont elle émane, et enfin pour le véritable mythe qu'elle représente. Un film très noir, dont l'histoire se déroule quasi exclusivement de nuit et sous une pluie battante. La ville n'a pas de nom, mais elle apparaît comme torturée, tant au niveau de son architecture que par la criminalité qui la gangrène. Un univers sombre et violent, mais non dénué d'une certaine poésie, que parvient parfaitement à retransmettre la réalisation d'Alex Proyas. Visuellement, ce film est un pur régal pour les yeux, et peu d’œuvres cinématographiques peuvent se targuer de posséder autant de personnalité graphique !

Eric Draven était le leader d'un groupe de rock avant d'être tué brutalement par quatre malfrats défoncés au crack. Réalisé en 1994, The Crow est largement influencé par la mouvance grunge de l'époque. Brandon Lee interprète avec une conviction communicative un personnage meurtri dans son corps et dans son âme. Un être attachant et esthétiquement très réussi. Impressionnant et classe, pour peu que l'on ne soit pas hermétique au mouvement gothique. J'adore ce personnage, hyper charismatique et mélancolique, sorte de grand frère pour la jeune et solitaire Sarah - gamine innocente plongée trop tôt dans le dur et cruel monde des adultes. La relation entre Eric Draven et Sarah est d'ailleurs touchante, et ce sans qu'il y ait besoin de nombreuses scènes et autres dialogues larmoyants.

Le montage du film est en effet très découpé, pour respecter la trame originelle du comic book. Les dialogues sont ainsi relativement brefs et basiques, mais parviennent pourtant à retranscrire l'émotion nécessaire pour rendre cette tragique histoire de vengeance poignante. Mention spéciale à Top Dollar, le bad-guy et caïd de la ville, interprété par Michael Wincott, très à l'aise dans ce genre de rôles au début des années 90. Quelques scènes d'action bien torchées lors des mises à mort des quatre meurtriers d'Eric et de Shelly, et surtout lors du combat final sur les toits de l'église gothique entre Eric Draven et Top Dollar. Et que dire du score de Graeme Revell ? Juste qu'il participe grandement à l'instauration de cette ambiance mélancolique si particulière et tellement réussie. Un must !

Brandon Lee est décédé le 31 mars 1993, peu de temps avant la fin du tournage, mortellement blessé par balle, alors que son personnage dans le film se fait abattre par le junkie Fun Boy. Sa mort présumée accidentelle a participé à faire entrer le film dans la légende, autant pour son contexte que pour la tragique similitude entre la mort de l'acteur principal, Brandon Lee, et celle de son père, Bruce Lee, également survenue sur un plateau de tournage en 1973. Il est toujours particulier de regarder un film dont on sait que l'acteur principal, au demeurant attachant, est mort sur le tournage même. Mais il serait vraiment dommage de limiter The Crow à ce tragique fait-divers...

Un authentique chef-d’œuvre pour ma part, sombre, violent, romantique et poétique. Eric Draven est d'emblée devenu une icône cinématographique, et le film m'impressionne autant qu'il me touche. Je suis fan !

Devenu culte par la mort dramatique de Brandon Lee lors du tournage, le film, s'il jouit d'un esthétisme indéniable, ne tient pas la route du point de vue de l'interprétation (honnête mais sans plus), du scénario (prévisible) et de la réalisation (des longueurs et des idées de mise en scène parfois ridicules).

Ce n'est pas un navet non plus mais ça reste loin d'un Burton au meilleur de sa forme ou d'un Coppola. Bref un film surestimé qui décevra ceux qui, comme moi, s'attendaient à voir un chef-d'oeuvre.

The Crow est un film qui frôle la perfection dans son genre, à découvrir absolument, ou à revoir. On y croise une violence étroitement liée à l'amour, le morbide entrelacé avec la beauté.

Tout simplement magnifique.