Moby Dick

Au respect du public ? En partie, oui. Et Moby Dick est respecté du public. Aucune autre version n'a jusqu'à présent fait autant l'unanimité que cette énorme baleine blanche poursuivie sur tous les océans par ce capitaine à la jambe de bois et au coeur de pierre. Depuis un livre grandiose mais qui mit son temps à se faire connaître (nul n'est vraiment prophète en son pays !!!), l'histoire est entrée dans la mémoire collective ... ce qui nous amène ...

A la deuxième raison : la mémoire collective ! Moby Dick fait partie de ces films éternels gravés presque dans le subconscients des amateurs de cinéma. Cette vision de la baleine se jetant sur le Pequod, ces flashes exceptionnels d'un Gregory Peck emporté par sa verve littrée et s'encanaillant de tirades théâtrales dignes des grands moments du cinéma. Tout ces éléments renforcent notre idée de départ ... et puis ...

Il ne faudrait pas oublier la marque primordiale : l'éternité de l'art. Moby Dick c'est avant tout un excellent scénario, sans doute le meilleur conçu sur les histoires de marins. Un scénario construit par le formidable Melville qui est ici structuré au plus près pour coller à l'esthétique jouissive de ce métrage. Ce sont aussi des acteurs puissants, naturels, grandiloquents, grandioses, en somme, une génération de véritables stars à qui les star-tignoles de notre époque feraient bien de se référer plus souvent ... et enfin, Moby Dick c'est une ambiance ... une course-pursuite contre le temps, contre la mort elle-même, contre la folie et contre l'impuissance ... Moby Dick c'est une ôde à la folie humaine ... c'est Erasme en observation constante ... ce n'est pas un livre, ce n'est pas un film, c'est la culture !