Les Guerriers du Bronx 2

En effet, 1990 : I guerrieri del Bronx n’exploitait pas tout le scénario du film de Carpenter. Alors pour composer une histoire à la Fuga dal Bronx, il a suffisait de prendre les miettes. C’est peut-être pour ça que le pitch est aussi consistant qu’une tomate séchée. Heureusement, c’est fort en goût !

A mon sens, Fuga dal Bronx surpasse facilement le premier opus. Certes, il ne se passe vraiment pas grand-chose, sinon une capture de président et quelques courses poursuites. Par contre, Enzo G. Castellari arrête de filmer des personnages de la Gay Pride et nous en met plein la gueule avec de l’action en quantité. Dès le départ, ça pète de tous les côtés. C’est tellement généreux que le nombre de morts doit être plus important que celui de Hot Shots! Part Deux.

Sorte de critique sociale de bas étage, le film narre les aventures de pauvres habitants du Bronx tentant de résister à une brûlante éradication salement commandée par des politiques véreux. Pour passer le Bronx au karcher, les flics sont déguisés façon volcanologues ou astronautes (au choix) et sont armés de lance-flammes et de fusils. Notons que leurs superbes combinaisons futuristes de bon goût ne les protègent de rien. Même pas d’un coup de bâton dans la gueule.

Malheureusement pour eux et pour leur projet diabolique, Trash est dans la place. Que les amateurs de 1990 : I guerrieri del Bronx se rassurent, c’est le très pertinent Mark Gregory qui reprend le rôle de ce personnage particulièrement difficile à interpréter. Ouf ! Sans lui, le film aurait pu être pris au sérieux. En effet, s’il a perdu ses muscles (en 1 an) son talent est intact. Plus expressif que jamais, il va mener une guerre comme ils n’en ont jamais vu !

De façon plus pragmatique, disons que sans Mark Gregory, Fuga dal Bronx aurait pu être un bon film. Je pense que c’est pour ça que son personnage passe au second plan et qu’il se fait piquer la vedette par Giancarlo Prete (par respect pour ceux qui avaient payé pour voir le film, il fallait un minimum de sérieux). En même temps, même Tommy Wiseau lui aurait piqué la vedette…

Pour finir, ce festival de scènes d’action plus explosives les unes que les autres se conclu aussi finement que le premier film : le héros n’affronte même pas le méchant et une fois les chargeurs vides, les fumées dissipées et le budget dépassé => générique. C’est donc ainsi que, le cœur serré, il nous faut quitter le shakespearien Trash car Enzo G. Castellari ne nous a pas donné le plaisir de conclure ces palpitantes aventures par un troisième épisode. Heureusement, il y a 3 Thunder Warrior…

Ps: à aucun moment quelqu'un cherche à fuir le Bronx... encore un titre mensonger ! Quels déconneurs ces italiens !