Le Clan des pourris

On peut le dire, Umberto Lenzi est doué pour scénariser et réaliser du Poliziesco. Après le très bon Milano odia: la polizia non puo sparare et le plus mitigé Roma a Mano Armata, Il Trucido e lo Sbirro s’impose comme un solide représentant du genre.

L’histoire croise plusieurs actions entreprises par des malfaiteurs et des policiers. Malgré la complexité de l’ensemble, le déroulement est parfaitement articulé de façon à ce que tout s’explique progressivement. C’est très bien ficelé et ça se paie même le luxe d’approfondir intelligemment les personnages principaux, relativement nombreux. Grosso modo, Il Trucido e lo Sbirro marque des points là où Roma a Mano Armata en perdait.

Ce que j’ai adoré, c’est ce côté « personne n’est tout moche ni tout beau ». Il n’y a pas de chevalier 100% blanc ou de vilain à l’âme 100% noire. Tout est nuancé, ce qui permet d’associer des personnalités complexes habituellement diamétralement opposées. On retrouve l’esprit de bons westerns, ce qui n’est pas pour me déplaire…

Pour ne rien gâcher, la réalisation est très soignée et l’action est de la partie ! Le thème musical se veut aussi mythique que dans les polars précédents et les acteurs font honneur à l’œuvre. Thomas Milian surprend encore en étant impeccable dans un rôle extrêmement différent des tueurs fous et sanguinaires. Claudio Cassinelli, que j’apprécie tout particulièrement, est tout à fait à sa hauteur pour former l’improbable duo de choc. Et face à eux, parmi beaucoup d’autres bons acteurs, Henry Silva incarne le pourri le plus cruel du film. Un vrai plaisir !