Walkyrie

Cette histoire de complot, c’est aussi le retour d’un Tom Cruise magistral. Son charisme est éblouissant (il faut dire que j’ai vu Richard Gere dans Final Analysis juste avant). Autour de lui (car c’est incontestablement la star, on n’y échappe pas), plein de tronches américaines connues évoluent sous des uniformes allemands. Ça fait bizarre au début, mais on fini par se plonger dans le contexte. Seul regret : on ne voit pas assez l’exceptionnelle Carice Van Houten de l’excellent Black Book de Paul Verhoeven.

Pour finir, soulignons qu’il existe bien peu de films traitant uniquement des allemands pendant la WWII. Le sujet est donc relativement rare (surtout pour une production américaine) et très bien écrit. Même si on connait tous la fin tragique de cette action, on ne peut s’empêcher de croiser quelques doigts (pas plus de 3) en se disant qu’il serait bien le colonel Stauffenberg dise vrai.

En tête d’affiche pour incarner le personnage central de l’intrigue, le très extraverti Tom Cruise qui, depuis quelques temps, faisait davantage parler de lui par ses frasques rocambolesques sur les plateaux de télévision plutôt que pour ces films. Avec Walkyrie, on pourrait penser qu’il tente de se racheter une conduite. Est-ce réellement le cas ? Oui et non, puisque malgré l’exubérance de l’acteur, il faut lui reconnaître un certain talent une fois passé devant la caméra. Le colonel Von Stauffenberg est un homme pragmatique et courageux qui n’hésite pas à défier l’autorité face à l’inextricable destin dans lequel s’est enfoncée l’Allemagne à cette époque. Pour le soutenir, d’illustres acteurs tels que Kenneth Brannagh, Bill Nighy ou Tom Wilkinson l’accompagnent.

Le projet est sur de bons rails, et ce, dès le départ. Le ton sérieux et instable du contexte ne laisse poindre aucun doute sur les intentions du groupe formé pour renverser Hitler. Reconstitution minutieuse et appliquée de cette partie de l’histoire qui, étrangement, passe sous la trappe une fois les manuels scolaires ouverts, Walkyrie n’est pas véritablement un film de guerre à proprement parler, mais un film sur la guerre et les conséquences qu’elle engendre. Ou comment la folie d’un homme a pu faire basculer un pays tout entier dans l’aveuglement le plus total. Objectif et sans concession, le cinéaste ne fait étalage des moyens dont il dispose, mais s’applique à retracer l’histoire avec un soin tout particulier.

Loin des productions hollywoodiennes où la grandiloquence et l’héroïsme mal placé pullulent dans certains projets purement mercantiles, Walkyrie se détache de ce genre de procédé pour se focaliser uniquement sur les faits d’armes et rien d’autre. Outre sa réalisation irréprochable et des interprètes qui le sont tout autant, le film de Bryan Singer permet de faire connaître cette partie de l’histoire que l’on passe trop aisément sous silence. Beau, mais surtout doté d’une réelle atmosphère de par une implication totale, Walkyrie se révèle à la hauteur de nos espérances. Une reconstitution historique prenante.

Ce qui m'ennuie surtout c'est qu'au travers de tous les coups d'état et de toute les rébellions créées autour du personnage d'Adolf, seule l'attaque de Stauffenberg est réellement symbolique (le clan de l'Edelweiss semble bien loin pour les derniers connaisseurs !) ... et ce qui me choque d'autant plus est cette actuelle volonté de faire d'un bête colonel claque talon le hérios d'une nation en deuil qui pourtant criait autrefois 'mort aux Juifs' sans jamais s'en dédire ... entre être et paraître, je dois avouer que les ricains suivent malheureusement le même chemin que nos ennemis d'hier ... le film me rappellerez-vous ... le film avant tout ... et bien à vrai dire c'est une réussite certes mais simplement le produit d'une époque en manque de marque qui aimerait renier son passé pour entrer dans une légende faite de doie et d'or ... c'est bon, oui, mais cela méritait-il d'en faire pareil foin ? J'en doute vraiment ... ceux qui auront vu 'la nuit de généraux' en savaient assez et avaient de cet épisode de la petite histoire (car des Allemands remplaçant des Allemands en pleine seconde guerre, ma foi ... ce n'est rien d'extraordinaire) une vision juste et touchante ! P.S. : à tous ceux et toutes celles qui trouvent Stauffenberg incroyablement courageux ... songez bien qu'on ne pactise pas avec le mal sous peine d'y perdre soi-même son âme ... on s'imagine la fin de la guerre hypothétique si Adolf avait été éliminé par ce coup d'état ... et si cela avait été le cas, lequel d'entre vous aurait tendu la main à des hommes responsables de crimes contre l'humanité ? Ou vous trouvez-vous suffisemment immenses et humanistes pour juger qui était bon et innocent et qui értait noir et coupable ?! Rideau !