Watchmen: Les Gardiens

Pour moi la meilleur adaptation de bande dessiné à l'heure actuelle....

Tout est identique à l'oeuvre originale allant jusqu’à copier/coller certaine case, planche..etc...de la B.D...Chapeau

Nous sommes dans les années 80, sous le règne du monarque absolu (de droit divin ?), Sa Gracieuse Majesté Richard Nixon. Les Etats-Unis et l'URSS se tirent la bourre pour prouver au monde entier qui a la plus grosse paire de c... Enfin j'me comprends... La Guerre Froide est ainsi à son paroxysme, menaçant l'humanité toute entière d'un total anéantissement : l'apocalypse nucléaire !

Une réalité alternative donc, dans laquelle les Etats-Unis ont gagné la guerre du Vietnam grâce à l'intervention du Dr. Manhattan, un super-héros aux pouvoirs gigantesques - un être extraordinaire parmi d'autres super-héros plus ordinaires... Car si les super-héros costumés de Watchmen se battent comme des Dieux, leurs différentes caractéristiques revêtent un aspect bien plus réaliste que dans la plupart des comics qui ont déjà été adaptés au cinéma. Le Hibou, Rorschach (mon préféré), Ozymandias, le Spectre Soyeux, le Comédien... Tous se distinguent par le réalisme de leurs atouts, qui font d'eux - chacun à sa manière - des défenseurs de la justice.

Visuellement, Watchmen évoque les films noirs, genre polars dans un cadre urbain étouffant et pluvieux, où enquête un détective vêtu façon rétro (Rorschach) que ne renierait pas un Alex Poyas par exemple... La mise en scène est de grande qualité, que ce soient les plans larges ou plus intimistes, les combats superbement chorégraphiés, où la violence graphique est clairement mise en avant et parfaitement assumée. Aucun grand nom au casting, mais que de charisme chez les personnages ! Tous sont réussis, mais je mettrai en avant celui que l'on pourrait aisément qualifier de personnage principal, j'ai nommé le stylé Rorscharch, ainsi que le Dr. Manhattan et le Comédien. Bon allez, je ne peux m'empêcher de mentionner la troublante beauté de Malin Akerman dans le rôle du Spectre Soyeux (II).

Mais là où le joyau de Zack Snyder se démarque clairement de la moyenne, c'est dans la maturité de son propos, à base de dialogues étonnamment sérieux et justes, d'où se dégage une profondeur qui élève véritablement le film au-dessus du commun des adaptations de comics. L'action demeure ici au service d'une intrigue parfaitement construite et empreinte d'émotions diverses et sincères, où les personnages sont pleinement mis en avant, sans jamais tomber dans un quelconque manichéisme primaire. Enfin, la bande-originale du film se révèle d'une très grande qualité, et participe grandement à l'instauration d'une atmosphère stylé et résolument fun. Du grand art !

Franchement, je ne m'attendais vraiment pas à prendre un tel plaisir en regardant ce film, qui n'avait pas fait tant de bruit que ça lors de sa sortie en salles. Une réussite à tous les niveaux, qui redonne un sacré souffle d'air frais au genre si stéréotypé des supers-héros. Original, beau et intelligent... What else ?

On assiste si rarement à un récit si fin, si retord, si naturel et au final si intellectuel que cela fait de toute façon grand plaisir ... les acteurs et actrices (pas tous très connus) sont formidables et criants de vérité ! L'ensemble vole haut et nous donne en outre une véritable critique de la société et des hommes (cela vaut, en ce point, l'excellent 'le jour où la terre s'arrêta'), tellement sombre et glauque que l'on ne peut que donner raison au grand docteur Manhattan ... cette horreur sur la naissance et la destruction d'un super-héros ... devenu Dieu, détruit et réduit à l'état de simple cancrelat ... cette horreur est la pire chose qu'il puisse arriver quand l'homme se croit être un véritable humain ... il n'y a rien d'humaniste, malheureusement ici ... une horloge géante sans horloger ... pour une fois, voici un film qui dit la vérité sur l'homme, sur ses réactions et sur son fonctionnement : réfléchissez donc un instant à ceci ... quand quelque chose ne va pas, quand la guerre est proche, quand l'argent vient à manquer ... comment réagissez-vous ? vous cherchez UN coupable ! Et ce coupable peut parfois être celui qui fait tout pour vous ... l'humain est mauvais de base, il n'a besoin de rien d'autre pour écraser l'humanité ... le véritale monstre de l'humanité, c'est l'humain lui-même ... ce film est un peu la démonstration de Magneto dans les X-Men ... les hommes sont-ils responsables pour diriger le monde ?

Alan Moore a de nouveau réussi ici un grand monument ... et quand j'entends un politicard réaliste dire : gratuit, c'est du socialisme ... j'ai peur et j'en arrive moi aussi à espérer une suite de pandémies qui détruira cette race monstrueuse et infâme qui se prétend plus habile et plus déterminante que les autres ...

Un simple film peut-il donc discuter de cette philosophie, prêter à ses personnages des pensées aussi stoïciennes qu'épicuriennes, nietschiennes que sartriennes ... pourquoi pas ... même si cela m'étonne de la part de Zack Snyder ...quoiqu'il en soit, mélanger les philosophies, discuter de ce manque d'humanisme est très très rare dans un film (l'entreprise du cinéma cherche avant tout à distraire et à faire oublier, à abrutir peut-être) ... et oser dire la vérité sur les rapports humains et d'autant plus rare que cela dérange souvent une bonne société (d'où qu'elle vienne d'ailleurs, ne commettez pas l'erreur de croire que seule la société européenne ou américaine est réellement bousillée !) qui préfère vivre dans le mensonge qu'assumer ses propres actes ... si le mal est humain, il n'y a malheureusement qu'une seule façon d'en finir ... j'ai choisi ma voie et vous ???