Au-delà

Pour en revenir à Hereafter, je trouve que c’est plutôt réussi. Certes, il n’y a pas de place pour l’interprétation puisque tout est imposé visuellement pour que le dernier des demeurés ne puisse pas avoir le moindre doute. C’est très américain : Cos Jesus he knows me, and he knows Im right… Donc, si la France c’est la Tour Eiffel, l’au-delà, c’est des silhouettes dans une grande lumière blanche et c’est tout. Bon. Heureusement, le talent est de la partie.

L’histoire propose 3 points de vue différents : celui d’un porte-parole de fantômes malgré-lui, celui d’une rescapée de tsunami (le début du film est carrément bluffant) et celui d’un jeune garçon ayant récemment perdu son frère jumeau. Bien sûre, ces 3 profils seront amenés à croiser leurs chemins. Mais en attendant, leurs parcours sont aussi intéressants qu’émouvants.

Les acteurs sont également des pièces maîtresses de cette réussite. Matt Damon et Cécile De France crèvent l’écran avec une justesse incroyable. Rien n’est laissé au hasard et la mise en scène fait franchement plaisir. Quel talent ce Clint ! Si je n’ai pas versé ma petite larme, j’ai au moins vibré.

Apres des chefs d' oeuvre comme Million Dollars baby ou encore Grand Torino, pour ne citer que ceux la. J' ai invité ma femme au ciné pour voir le nouveau Clint Eastwood. Le fameux au delà dont le teaser m' avait laissé rêveur. Et comme souvent quand j' en attend beaucoup.... Bha je suis très déçu!

Je pense que notre bon vieux Clint a prit un coup de vieux en nous pondant un film pour retraités.

Donc, en dehors des cinq premières minutes avec une scène de Tsunamy mémorable et Matt Damon qui tient la baraque; je pense que je vais vite oublier ce film longuet et une Cecile de France énervante.

Pour commencer, le début est excellent avec la scène du tsunami rappelant les grands films de catastrophes mais bon on n'en est pas là car ce n'est pas un film de ce genre. Ensuite, l'autre scène dramatique arrive assez rapidement mais je reste quand même sceptique quand je vois que le jeune garçon se fait attaquer par une bande de voyous en pleine rue et qu'il n'y a personne autour.

Après j'ai l'impression que le film tourne pendant deux heures pour au final pour ne pas montrer grand-chose. Le personnage de Mary traine un peu à apporter quelque chose de très utile à l'histoire. Son personnage n'offre pas d'émotions car elle ne partage pas un drame qui la hante et se montre plutôt motivé par ce qu'elle vit.

Le personnage Marcus est intéressant : un personnage timide et très dépendant de son frère ainé ; et effectivement, lorsqu'il est seul, il est perdu et a du mal à passer à quelque chose. Cependant, ce personnage est très froid et je l'ai trouvé inaccessible.

Bon malgré tout, la fin est très belle et offre un peu d’émotions. Le titre du film, c'est quand même "Au-delà", et sur ce sujet là, j'ai été déçu du manque de prise de risque. Le thème de l'Au-delà est abordé mais pas de manière très approfondie. Les contacts entre le monde des vivants et celui de l'Au-delà sont tout de même assez rares.

Au-delà est donc un bon film qui donne l'impression qu'il est réussi mais pour ma part, il manque de la qualité à son histoire.

On s’embarque donc dans les histoires de trois personnages qui ont en commun un rapport particulier avec la mort. L’une à survécue au fameux tsunami, l’autre dispose de pouvoirs de médium, et le troisième a douloureusement perdu un proche et (sur)vit dans son souvenir.

Je ne vois rien à ajouter au synopsis. Non pas pour éviter de spoiler mais parce qu’il n’y a réellement rien d’autre à ajouter sur le scénario. En dehors de la sublime scène d’ouverture avec le tsunami filmé à hauteur d’homme qui nous emporte dans le choc de cet impitoyable événement naturel, ce métrage s’autodispense d’action et fait preuve d’avarice en péripéties et rebondissements. L’objectif de Mr Clint n’est pas de divertir les mangeurs de pop-corn, mais de proposer une réflexion profonde sur notre rapport à la mort et l’éventuel après. Peu engageant diront certains, fermement ennuyeux voire soporifique diront les autres, je considère, pour ma part, fascinant de se pencher sérieusement sur le sujet.

Les personnages sont attachants au possible et transpirent la crédibilité. Le petit Marcus est désarmant de mélancolie et de sincérité, Cécile De France (de Belgique) fait preuve d’une légitimité bien pensée en journaliste bobo touchée par la vie (euh par la mort…) et Matt Damon retrouve avec virtuosité, et pour notre plus grand bonheur, un rôle plus proche de Will Hunting que de Jason Bourne.

Des acteurs parfaitement dirigés dans une réalisation proche de l’excellence, et une captivante réflexion sur cette seconde vie nous attend (ou pas), nous donnent un métrage parfaitement maitrisé par son auteur qui se permet de vivre pleinement son œuvre. Non seulement Mr Eastwood, qui n’a plus rien à prouver, s’autorise un film dénué d’action au profit d’une réflexion profonde et sincère, mais il poursuit sa quête d’authenticité jusqu’à imposer le français, dans les scènes concernant le personnage de Cécile De France et de son entourage, aux anglo-saxons pourtant peu friands de sous-titres. Ce qui peut sembler être un suicide commercial aux yeux de certains, me parait être une nouvelle raison de respecter l’immense cinéaste et homme qu’est Clint Eastwood.