X-Men

A l’occasion de la sortie de X-Men Days of Future Past, j’en profite pour me replonger aux origines d’une franchise que je n’avais pas su apprécier à sa juste valeur. En effet, entre 2000 et 2014, mes goûts et mes attentes ont évolué. Et dans ce sens, les mutants marquent des points !

Tout d’abord, d’un point de vue Comics, je suis aujourd’hui plus friand de l’univers de DC que de celui de Marvel. Mes premières lectures de X-Men version 80’s ne m’ont pas convaincu car l’ensemble me paraît confus et brouillon. A la même époque, on trouve chez DC des scénarios mieux ficelés avec de beaucoup plus beaux graphismes. Mais les sagas sont tellement vastes que ce point de vue changera surement aussi …

En partant de là, l’adaptation de Brian Singer fait l’effet d’un lifting salutaire. L’histoire repart sur des bases claires pour traiter efficacement plusieurs sujets. C’est même parfois un peu trop linéaire mais ça a l’avantage de ne pas exclure les néophytes (avec Star Trek, si vous ne comprenez rien, tant pis pour vous).

Les mutants sont relookés et ils n’hésitent pas à prendre les codes de la série au second degré, ce qui n’est pas pour me déplaire. Pour fluidifier l’ensemble, X-Men se concentre sur quelques personnages principaux. Après, en fonction des goûts, on s’attache plus ou moins aux créatures mises en avant. Pour ma part, Sabretooth et Toad ne me font pas rêver. Leur approche « gamine » est trop décalée par rapport à l’esprit général du film.

Le casting est une belle réussite. Hugh Jackman s’en sort bien dans la peau de Logan : le personnage le plus complexe de tous qui nécessite de jouer sur tous les sentiments et d’être impressionnant dans les scènes d’action. Days of Future Past prouve d’ailleurs qu’avec le temps, l’acteur s’est complètement approprié les subtilités tranchantes de Wolverine. Son évolution physique est aussi très impressionnante en 14 ans…

J’adore le face à face entre Patrick Stewart et Ian McKellen. Ces bonnes vielles trognes du cinéma fantastique assoient aisément la crédibilité du film. Famke Janssen, Halle Berry et Anna Paquin sont, elles, aussi élégantes que convaincantes. Dommage que Cyclop(James Marsden) ne soit pas plus développé et que les « bad mutants » qui entourent Magneto ne soient pas à la hauteur de Mystique (Rebecca Romijn-Stamos : aussi belle que rebelle).

Côté réalisation, Brian Singer montre un savoir-faire indiscutable avec des prises de vues esthétiques et inspirées. Les couleurs rappellent l’esprit des comics et les effets sonores accentuent bien son travail. Quelques CGI ont mal vieilli (atterrissage du vaisseau) mais le résultat est encore très acceptable aujourd’hui. Par contre, lors des batailles, les personnages sont lents et ils peinent à anticiper des coups pourtant très prévisibles.

Voilà pour la forme. Pour le fond, disons que X-Men arrive à livrer un spectacle aussi divertissant qu’intelligent. Les mutants principaux ont chacun un parcours intéressant faisant échos aussi bien à l’histoire réelle qu’aux problèmes de société contemporains. Les thèmes principaux restent bien évidemment le rejet des différences et la solidarité. Sans alourdir le récit, cette dose non négligeable d’esprit relève très franchement le niveau des films de super-héros qui sombraient dans une facilité écœurante.