Le Grand Alligator

Martino n’est pas un révolutionnaire. Il copie principalement les succès américains, comme beaucoup d’autres réalisateurs italiens de l’époque. Ici, c’est Jaws et ses nombreuses copies qui déclenchent Il fiume de Grande caimano. La différence, c’est que Sergio sort du lot avec son talent et son casting. J’ai d’ailleurs cru reconnaître le black culturiste de Demoni 1&2.

Ce qui déçoit dans ce film, ce sont les effets spéciaux et l’histoire. En effet, le caïgator se montre très discret durant le métrage. Les indigènes semblent se révolter pour combler le vide. Et lorsque la caméra accepte enfin de nous dévoiler le monstre, la déception est de taille : il s’agit d’un bout de plastique rigide qui arrive un peu à bouger sa mâchoire et sa queue. Et comme dans les mauvais films de requins, il grogne… J’ai beau être indulgent, il faut avouer que c’est raté.

Ces problèmes auraient pu être rattrapés par un pitch entraînant, à l’image de La Montagna del Dio Cannibale ou L’Isola degli Uomini Pesce. Mais non. On devra se contenter d’un épisode allongé de La croisière s’amuse et d’un thème proche de celui du mauvais Jaws 3. Ça se traîne et c’est ponctué de grosses blagues vaseuses dans une ambiance touristique façon Dirty Dancing. Étrange mélange pour un film de caïgator…

Au final, malgré le plaisir de retrouver la patte de Sergio Martino et de bons acteurs, la mayonnaise ne prend pas. Ça sent le toc. En étant très tolérant, on passe un moment agréable qui nous met en conditions pour une bonne sieste.