Le Masque du Démon

La classe de Mario Bava dans sa réalisation sans accrocs. Et en noir et blanc ce qui colle très bien avec l'intrigue et l'ambiance. Après une intro qui vous met bien en selle, on rentre dans cette ambiance forte malgré les moyens de l'époque. L'action est plutôt lente mais le temps passe vite grâce à des acteurs et un montage qui donnent le rythme juste. Même si l'histoire n'est pas franchement intéressante ou passionnante...le tout est beau, tout simplement. A découvrir sans hésiter.

Ce film a tout pour lui. Une ambiance qui réussit fort bien à nous faire sentir la tension dans le film, Mario Bava comme réalisateur, la magnifique Barbara Steele, une bonne histoire, une trame sonore angoissante... Et le noir et blanc aide pour beaucoup dans l'atmosphère. Une petite merveille à voir absolument.

Encore une preuve que le noir et blanc a toujours sa place dans le cinéma d'horreur. L'histoire est digne d'un film d'épouvante de série Z, les dialogues et les réaction sont d'époque donc maintenant un peu ridicule... Mais le noir et blanc, le talent de Mario Bava, les scènes prenantes et l'ambiance incomparable donnent un film de bon petit frisson, qui, à l'époque, à dû marquer pas mal d'esprit. Les effet spéciaux réalistes, les décors gothiques plongés dans la brume tel un Sleepy Hollow en noir et blanc... Il suffi d'être tolérant avec les films des année 60, et on est vite plongé dedans.

Certains plans sont particulièrement bluffants ; l'ambiance générale du film est parfaite. L'histoire est plaisante à suivre. La direction des acteurs est bonne , typique de l'époque. J'aime particulièrement le jeune docteur et sa façon de remettre ses habits droits ; ou bien pour des raisons pseudo-santé, d'ouvrir le chemisier de la princesse. Ce film est du très bon Mario Bava (malheureusement, pas assez connu des nouvelles générations).

La mise en scène admirable de ce classique de l'épouvante gothique donne vie à un florilège d'images d'une beauté macabre rarement atteinte, éclipsant d'emblée la désuétude d'un scénario qui paraîtra aujourd'hui quelque peu faible et naïf. Mario Bava ne déroge en aucun cas à sa réputation d'un des plus grands chef-opérateurs italiens, et c'est avant tout de par sa teneur filmique quasi révolutionnaire (hallucinants travellings latéraux, progressifs ou régressifs, cadrages méticuleux, gros plans obsessionnels), sa superbe profondeur de champ ainsi que ses jeux de lumières flamboyants (les contrastes clair-obscur sont d'une perfection visuelle indéfinissable) que Le Masque du Démon détient au fond de lui une dimension absolument intemporelle. Cette virtuosité esthétique sans pareil – certains en sont même venus à considérer la photographie du film comme la plus belle jamais élaborée au sein du cinéma d'horreur – tient sincèrement la dragée haute aux concurrents anglo-saxons de l'époque et l'atmosphère somptueusement baroque qui découle des splendides décors de la bande (château, crypte, cimetière et clairière de forêt tout droit sortis d'un conte), persiste malgré le temps qui passe à exercer cet inextricable pouvoir d'envoûtement, à l'image du charme si particulier de Barbara Steele. On se rend désormais compte à quel point de grands cinéastes du « milieu » tels que Lucio Fulci et Dario Argento doivent une part de leur talent à Mario Bava dans les périodes fastes de leurs filmographies: la fascination du morbide pour l'un, le formalisme baroque pour l'autre, puis la mise en image tirée au cordeau pour les deux. Le Masque du Démon? Une sacré leçon de cinéma de genre dont nombre de cinéastes d'aujourd'hui, leur pur appât du gain et leur incapacité à tenir une caméra correctement devraient prendre de la graine.