Art of the Devil

Il y'a une certaine cruauté dans ce récit tant dans la description de l'équarrissage progressif des membres d'une même famille que dans les circonstances ayant amené cette malédiction...mais cela reste a peu près la seule chose de réellement remarquable dans ce long-métrage assez surestimé. Le script a ainsi la facheuse tendance à dévoiler le mystère de A à Z (et même l'identité des futures victimes) dès le premier tiers du film, il ne reste plus qu'à voir sagement tout ce qui nous a déja été dit. A part quelques sorts imaginatifs et sordides, autant dire que ART OF THE DEVIL ennuie plus qu'il n'effraie de par sa trop grande prévisibilité d'autant plus que la mise en scène reste plus fonctionnelle qu'immersive. Un beau pétard mouillé.

J'ai bien peur de m'être ennuyé à périr en regardant cet Art of Devil dont on dit pourtant beaucoup de bien... La réalisation est tellement incohérente que j'ai passé plus de temps à pester contre qu'à suivre les péripéties de cette vengeance de femme mâtinée de sorcellerie. En outre, ce film, très "sérieux", n'est pas fort divertissant. C'est assez beau dans l'ensemble, certes, mais est-ce que cela suffit ? Quelques effets gores, oui, et encore... Bref, jamais je ne suis parvenu à entrer dans l'histoire... Il y a des amateurs de ce genre de film ; je ne crois pas en faire partie.

Une jeune femme tente par tous les moyens de décimer la famille de son amant afin d’être la seule héritière de son patrimoine. Après le très bon Bang Rajan, Tanit Jitnukul se penche sur un tout autre genre avec Art of the devil. Certains pourraient lui reprocher de profiter de la déferlante des films d’horreur asiatiques, mais se serait faire preuve de préjugés sans avoir vu son film. Premier constat rassurant, point de jeunes filles aux longs cheveux noirs. A la place, on découvre une histoire de vengeance et de convoitises empreint d’un mysticisme angoissant et malsain. La culture asiatique est imprégnée depuis toujours des revenants, de la magie et autre cultes paganistes. Les fantômes sont une forme de croyance commune à chaque habitants. En parler n’a donc rien d’un sujet tabou ou farfelu. Le cinéaste fait donc preuve d’une approche très sérieuse de ce savoir. Des connaissances que nous autres, pauvres occidentaux, considérons comme des superstitions peu crédibles. Ce que l’on ne comprend pas, nous effraye. Nous préférons donc en rire plutôt que de rechercher le sens et l’origine de ces traditions anciennes. Une histoire prenante sous plusieurs aspects. Toutefois, le film souffre d’une narration confuse où il n’est pas toujours évident de s’y retrouver. Les passages gores sont trop succincts pour contenter l’amateur d’hémoglobine. Ce point aurait dû être davantage développé. Les bonnes idées ne manquent pas (ex : l’homme qui crache des lames de rasoirs). Pour conclure, Art of the devil fait preuve d’originalité dans le monde impitoyable des films fantastiques asiatiques et ce, malgré des défauts agaçants. La vengeance n’a rien de spectral. On se passionne pour cette culture mystico-religieuse où la vie ne tient qu’à une poupée de chiffon.

Il faut être aveugle, voir carrément ignorant et de mauvaise foi pour ne pas admettre que le cinéma d’épouvante asiatique à depuis longtemps surpassé tout les autres, surtout celui américain. THE RING en est évidemment le précurseur et d’autres bons films venant de l’est en sont des preuves. Injustement méconnu, ART OF THE DEVIL est de ceux-là. Il réuni tout les ingrédients qui ont fait, et font toujours, le sucés de ce genre de films. La crédibilité en est le ciment fondateur. Tout ce qui ce passe dans le film est plausible et convaincant. Comment est-ce possible ? Tout simplement la culture. Cette croyance des esprits est tellement encrée dans la vie de ces gens que cela en devient vraiment réel par moment. Au réalisateur un grand mérite d’avoir su retranscrire avec autant d’aisance la culture thaïlandaise sans jamais tomber dans le ridicule. Ce qu’ont toujours du mal à faire les gens s’occupant de « remaker » ces bandes. Une telle culture regorge d’histoires plus riches les unes que les autres. Tous les films de genre asiatiques ne sont pas des merveilles, loin de là. Mais ce qui est sure c’est que chaque longs-métrages est doté d’une histoire hors du commun qui lui est propre ! Une femme trahie, violée et perdant son enfant difforme se retrouvant à se venger de sa belle famille par magie noire. Sur le papier, le scénario est passionnant. Et à l’écran le film est d’une beauté incroyable ! Les séquences gores sont ébouriffantes et sacrément bien foutues. De l’artisanat pur et simple sauf pour quelques passages numériques pas très finauds. Mais ceci n’est rien, mais alors là rien du tout comparé au plaisir que procure cette belle petite production. Que dire des comédiens ? Evidemment je ne les connais pas mais ils sont tous très crédibles et encore une fois cela joue fortement en la faveur du film. Ce qu’il y a de bien de ce coté du monde c’est que les puristes en viennent pas faire chier le peuple quand à la violence cinématographique. Cette violence qui, je le rappel, est nécessaire à une œuvre du 7ème art comme ART OF THE DEVIL. Ici, tout y passe. Mari super gentil, petit frère, gosse, cadavre de bébé,… Vu comme ça cela paraît bien con mais je vous assure que le réalisateur traite tellement son film avec sérieux et amour que rien ne paraît déplacé ni idiot à l’écran. Voilà donc un film à découvrir d’urgence qui en fera pâlir plus d’un.