Psychose phase 3

Quelle sympathique petit trésor des 70's que The Legacy ! Tout comme le chat a des yeux de deux couleurs différentes, son caractère gothique résolument anglais et ses inspirations italiennes en font un mélange fantastique que j'apprécie particulièrement.

Certes, le film souffre de son âge, de ses musiques et de quelques longueurs, mais quel charme dans l'ensemble ! J'adore cette sombre histoire d'héritage maudit dans une campagne anglaise. J'adore aussi les personnages riches et pourris ainsi que les étranges disparitions.

Richard Marquand (The Return of the Jedi) signe donc une sorte de relecture de Suspiria (avec un Padre Suspiriorum) sur un pitch proche de The Omen et de Dix Petits Nègres. Certaines scènes rappellent immanquablement le travail de Dario Argento, mais le film conserve son propre esprit.

Katharine Ross (au charme naturel) et Sam Elliott (dont j'admire la moustache) forment un couple de héros crédible et attachant. On retrouve aussi avec un grand plaisir le mythique Charles Gray (It's just a jump to the left!) et l'inattendu Roger Daltrey, le chanteur des Who.

Je recommande donc affectueusement The Legacy. A défaut d'être un classique, il mêle de bons éléments fantastiques et offre un spectacle réjouissant.

Pour commencer, je tiens à féliciter le regretté Richard Marquand (décédé par étranglement, bizarre…) d’avoir essayé de redynamiser le cinéma d’épouvante anglais. Car comme l’on déjà fait remarquer certains, ces années furent surtout marquées par L’EXORCISTE et consorts. En plus d’une Hammer dégringolante c’était l’occasion de rêver de faire le coup du siècle. Sur ce point le réalisateur à hautement réussi. L’on sent vraiment une ambiance particulière et travaillé. Les décors « so british » le sont tout autant et l’on sent vraiment qu’un réel soin fût apporté à la mise en scène. Bien que celle-ci tire en longueur de part et d’autre du film, surtout au milieu, l’on est constamment souriant devant le spectacle tant il est sincère et crédible. Pas de grands effets essayant de surfer sur la vague des sucés de l’époque mais un long-métrage ayant sa propre personnalité. Tout en rendant hommage à ses pères ce THE LEGACY (en fait pourquoi PSYCHOSE PHASE 3 ?) avance sur son propre chemin qu’il s’est intelligemment tracé grâce à son scénario. Une histoire très intéressante que cette apparente adoration collective à une force occulte. Mais l’atout du film est aussi sa faiblesse. En effet car si l’histoire est très intéressante, elle manque d’explications concrètes et certains liens réunissant les indices de l’intrigue ne sont pas toujours très cohérents. L’on sent aussi que certaines séquences sont vides et l’on s’ennui donc pas mal. Il est clair qu’à un moment donné, le spectateur ne pourra éviter de se rendre compte des trous du scénario. Crevasses maladroitement remplies par d’interminables petits dialogues et sourires des personnages. Eux-mêmes joués par des comédiens pas toujours très fins. Heureusement, la fin relève le niveau. Une intrigue qui s’accentue sentant bon la fin inéluctable. Je tiens à noté cette belle séquence de chasse du haut d’un toit contre un homme armé d’une arbalète. Mais le problème c’est que malgré cette bonne idée de rehausser le film vers le haut grâce à plus d’action, le dénouement, bien que bon dans le fond, est bâclé sur la forme. Les personnages principaux changent trop vite et le pourquoi de tout ce bordel n’est pas aussi pétaradant qu’il aurait dût l’être. Même si celui-ci reste très bien réalisé. Voilà donc un bon film courageux qui aurait gagné à être moins paresseux par moments.

J'avais de Psychose phase 3 le souvenir d'une vidéo louée dans les années 80 qui m'avais procuré une agréable sensation de malaise. Je viens donc de le revoir et je dois avouer qu'il ne m'a pas déçu. En effet, l'image léchée et la réalisation soignée de Richard Marquand n'ont pas particulièrement vieilli. Classique, la mise en place de l'histoire est gentillement énigmatique et l'ambiance raffinée réussie. Toutefois si le scénario est solide et les acteurs convaincants (Sam Elliott en tête, avec un personnage viril et old school avec lequel on se trouve rapidement en empathie car il est, comme nous, étranger au drame qui se déroule) le film souffre d'un léger manque de rythme et d'une mise en scène qui, à cause même de son caractère classique, manque d'audace au moment de souligner les nombreuses mises à morts, pas désagréables et assez originales, qui parsèment le métrage. La musique aussi est à mettre au débit de Psychose phase 3 tant elle est en décalage avec le fond du propos, plombant plusieurs scènes, dont celle de l'escapade des héros au milieu du film, rendue presque ridicule par le hit ultra daté qui la souligne. De plus on peut aussi repprocher a The Legacy d'être un peu "trop propre", pourtant le film fonctionne très bien, d'autant qu'il se trouve valorisé par un final amoral et ambigu loin des clichés contemporain que je vous laisse découvrir. En bref un bon film d'ambiance aux décors et à l'image superbe mais à qui il manque juste un peu de piment pour en faire un grand film.