The Morgue

Oh mon dieu, Heather Donahue !! Elle est revenue de la forêt de Blair ! D'un tantinet pimbêche, elle a gardé le côté survolté mais mâtiné d'une pointe d’ironie maintenant... En même temps, comment réagir avec un mari qui semble méchamment lui taper sur les nerfs et qui lui fait atteindre le paroxysme de l'exaspération quand il ne trouve rien de mieux à faire que de tomber en panne d'essence en pleine nuit sur une route de campagne déserte ? Et c'est comme ça que ce couple modèle se retrouve avec sa fille à frapper à la porte du bâtiment le plus proche qui se trouve être une morgue-salon-funéraire-chapelle. A l'intérieur, un veilleur de nuit taciturne préférant de loin avoir une petite convers' avec sa bouteille (c'est le très bon Bill Cobbs qui hérite du rôle, on ne le verra malheureusement pas des masses) et une employée du nettoyage. Celle-ci s’occupera de la petite famille perdue jusqu'à ce que deux jeunes mecs (dont un agonisant) se pointent à leur tour (vachement fréquentée cette morgue quand même) et là, tout se compliquera quand ils prendront conscience qu'un assassin rôde dans l'enceinte.

Un assassin... dans une morgue... allez, indices : assassin tout de noir vêtu... avec une capuche... (c'est trop facile maintenant) Original non ? Et voilà bien tout le problème de ce film : le manque d'originalité. Au bout d'un quart d’heure, on sent venir le twist final comme on sentirait le doux fumet d'une crêpe de sarrasin saisie dessus-dessous et parsemée de pétales de rose tiède à peine franchi l'entrée de "Chez Gigi". Vu, vu, vu et revu. Et c'est dommage parce que le film n'est pas mauvais grâce à une bonne réalisation et des acteurs crédibles qui aident à faire passer les incohérences du scénario. Mais le grossier pompage sur tous les films du genre est tellement évident qu'on fini même par se demander si Halder Gomes l'a fait exprès ou s'il pensait sérieusement (et naïvement) surprendre le spectateur ? Difficile à dire.