Audrey Rose

Loin de vouloir coller une trouille bleue à ses psectateurs, AUDREY ROSE cherche ainsi à proposer une réflexion sur l'existence de la réincarnation dans une société moderne fondée sur la science. Une éventualité qui n'est pas sans remettre en question un équilibre qu'il soit d'ordre intime (la valeur de la paternité) ou plus étendu (les convictions pragmatiques de la loi entre autre...).

Grace à sa mise en scène soignée et ses interprètes convaincants, le film se tient plutôt bien formellement parlant, notamment dans sa première partie faisant montre d'une tension croissante lorsque le mystère se pose au fur et à mesure (l'inconnu soupçonné de pédophilie, les cauchemars de plus en plus violent de la fillette...). Malheureusement, une fois les ficelles de l'histoire révélées à mi-parcours (guerre des convictions sur fond de drame famillial), l'intrigue s'étiole et sombre dans une certaine répétition des évènements (tout tourne autour de la prochaine crise de folie de la gamine, sujette à générer les conflits qui tournent en rond sans véritable issue possible). Tout cela donne une désagréable impression de longueur nuisant à l'immersion du spectateur malgré quelques rares passages troublants (les mains brulées).

Et si le dernier tiers, choisissant de trancher le ton ambiant en abordant un genre nettement plus crédible (le film de procès), apporte un peu plus de nouveauté à l'histoire, l'ensemble n'arrive jamais vraiment à décoller, faute de coups de théâtre surprenants et d'un traitement audacieux du thème pourtant passionnant. En ce sens la morale guimauve du final laisse dubitatif au même titre que les interminables débats ponctuant le film et qui ne trouveront jamais de réponse satisfaisante.

Fondamentalement, AUDREY ROSE n'est pas un mauvais film (l'ensemble se laisse bien suivre malgré tout) mais ne dépasse pas le statut d'oeuvre mineure en raison d'une forme (réalisation et interprétation) bien trop académique et d'un script décevant dans l'exploitation frileuse d'un sujet pourtant vaste et passionnant. A réserver aux passionnés de fantastique psychologique.