Le Chat à Neuf Queues

Autant les italiens n’ont jamais essayé de se démarquer de leur étiquette navrante de faiseurs de navets avec leurs pitoyables films de cannibales, autant ils n’ont pas volés leur étiquette de maîtres du thriller à suspense tendance horrifique. Ou si vous préférez « le giallo ». Avec son premier film dans le genre, que je n’ai pas encore vu aujourd’hui, Dario Argento n’avait rien inventé car bons nombres de thrillers de la sorte étaient déjà sortie auparavant. Pour n’en citer qu’un, je dirais SEI DONNE PER L'ASSASSINO de Mario Bava en 1964. Avec son deuxième long-métrage, il prouve avec brio qu’il est (ou était, c’est selon) le maître en la matière. Une maîtrise technique de tous les instants. Toujours avec ce charme italien qui fait que ce film est si attachant. Des gros plans oculaires qui peuvent paraître lourdingue mais surtout lourd de sens. Rien n’est laissé au hasard et chaque élément est une pièce du puzzle. Tout le monde peut-être suspect et la mise en scène très stylisée rend bien hommage à une intrigue palpitante. De ce coté là Dario Argento est un cran moins classieux que sur la forme. Le fond est toujours assez classique mais n’est ce pas ce qui fait le charme de ce type de bande filmée ? Les comédiens aussi ne sont pas en reste. Toujours très impliqués, je me demande qui avait la responsabilité pour le choix du casting. Les acteurs sont soient toujours très bons ou alors ils sont simplement italiens (rires). Car pour la plupart, ils sont à l’image du film. Classique dans l’intrigue mais classieux dans le déroulement. Rien n’est à dire de particulier du début à la fin. Le film suit son chemin jusqu’à un final qui aurait mérité à être plus virevoltant. Mais encore une fois cette marque de fabrique pour les derniers quarts d’heures des giallos est encore un élément particulier propre aux italiens. Par contre, je regrette que le dénouement de l’intrigue soit si « facile ». Il reste bien pensé mais un coup de théâtre aurait été le bien venu. Quoi qu’il en soit ceci n’entache en rien le plaisir procuré par le film. Qui reste intacte même après 39 années d’existence. Et c’est bien là un élément qui prouve est réellement bon.

Un bon giallo avec un Karl Malden dans le rôle d'un aveugle peu crédible, mais heureusement que l'intrigue est là pour faire oublier ce détail!!!

Scénario travaillé, acteur interessant, style visuel travaillé, mais on reste sur sa faim, avec une explication brêve de toute l'histoire où l'assassin révèle qu'il fait parti des Xyy, et que les morts qu'il causait ne partaient que d'un point. Tout ça pour se faire tuer. Assez sous estimé cependant.

Dans la continuité de L'Oiseau au Plumage de Cristal, ce giallo déçoit par son intrigue poussive et peinant à susciter un vif intérêt. Reste l'indéniable maestria technique d'Argento et le score assez réussi d'Ennio Morricone.

Dans le même style que les autres films de jeunesse d'Argento, ce Chat possède bien des atouts, à commencer par le duo d'enquêteurs Malden-Franciscus, la ville de Rome, le tueur masqué, le scénario alambiqué et la musique stridente de Morricone. Une belle réussite qui n'est pas dénuée d'humour, une chose rare chez Argento. Donc, à savourer avec délice !