Full Metal Jacket

C'est sans doute l'un des films sur la guerre du Vietnam le plus insolite.
Dans un premier temps l'action se passe dans un camp de formation pour Marines,ce fameux corps de l'armée américain qui est censé former les plus impitoyables tueurs envoyés à la guerre.
Là c'est brillant,on conçoit aisément que Kubrick a voulut cette partie la plus réaliste possible,dans cette optique la prestation de Lee Ermee est fantastique en instructeur peau de vache et pas avare en humiliations de toutes sortes.
Ce qui ne sera pas sans conséquences pour les plus faibles mentalement mais c'est pas grave l'armée a droit à 10% de pertes non?
C'est ce qu'il faut pour faire de ces jeunes trous du cul de véritables soldats.
Sans doute que nous ne voyons qu'une petite partie de la réalité mais rien que de les voir à l'écran me remplit de fatigues.
La seconde partie montre donc cette fameuse guerre mais toujours du point de vu du Marine,cette fois-ci l'ambiance comico-tragique du camp d'entraînement laisse place à une atmosphère plus sombre et Stanley Kubrick s'y connait pour nous plonger dans une ambiance particulière.
Bien aidé par une bande-son à vous coller des frissons.
L'épilogue se veut cynique et mets en lumière la chose suivante:même le plus doux des agneaux peut devenir un tueur sanguinaire surtout en temps de guerre.
Un grand film dans le genre.
10/10.

La deuxième partie sur le terrain de la guerre du Vietnam tranche avec la première, la réalité de la guerre rend l'oeuvre de Kubrick beaucoup plus grave, la caméra du réalisateur nous plonge à l'intérieur des combats, c'est réaliste et on prend conscience à ce moment là de la dureté et de la responsabilité de la fonction, mais aussi de l'hypocrisie de la situation et des intérêts qui se cache derrière et qui n'a jamais rien à voir avec la libération d'un peuple... le film le dénonce très bien.

Je cherche mais je ne trouve rien à jeter de ce film, les acteurs sont tous excellent, les décors grandiose, la musique parfaite. Pour moi, le meilleur Kubrick, et un des meilleurs films tout genre confondus, un chef d'oeuvre.

Kubrick se montre des plus méticuleux dans sa description des méthodes d'entraînement visant à préparer les soldats au combat. Il faut dire que l'interprétation, exemplaire si celle-ci en est, joue sensiblement en faveur d'une peinture aussi riche. R. Lee Ermey crève l'écran dans son rôle de sergent gueulard et sadique, tandis que Vincent D'Onofrio convainc parfaitement en recrue quelque peu simplette et enrobée, victime des incessantes brimades de son chef. Matthew Modine, qui occupe la place du rôle principal, de même que celle du narrateur, mise à raison sur la sobriété et nous livre une prestation de très bonne facture. En surcroît de cette brillante direction d'acteurs, la mise en scène de Kubrick peut difficilement se voir imputer la présence d'un réel défaut. Tout — photographie, cadres, mouvements de caméra — est nuancé à la perfection, sans esbroufe inutile et avec une volonté d'illustrer cet environnement militaire et belligérant sous sa forme la plus brute. S'il y a une unique faiblesse que l'on pourrait mentionner en débattant sur la technique du cinéaste, ce serait le fait qu'il ait généralement tourné ses films en format 1.66 alors que le scope aurait conféré une puissance supplémentaire à nombre d'entre eux — Full Metal Jacket ne dérogeant pas à la règle. Un désavantage mineur au demeurant, car une telle œuvre vaut davantage pour son impact réflexif et émotionnel que pour ses qualités esthétiques proprement dites.

La phase de découverte du Vietnam, des fusillades et des échanges entre les soldats paraît sans doute moins impressionnante du fait que cette approche ne possède rien de véritablement novateur à l'aune de ce que l'on avait eu l'occasion découvrir plusieurs années auparavant (Apocalypse Now, The Deer Hunter, Platoon). Néanmoins, le traitement digne d'un ouvrage d'orfèvre de Kubrick rend cette seconde partie dense et captivante, à défaut qu'elle nous ébahisse réellement. L'épisode du tireur camouflé à l'intérieur d'un immeuble en ruines et affrontant toute une troupe demeure sans conteste le clou du spectacle. Un grand moment de tension et d'âpreté, où se mêlent le stress, le sang, la peur et la douleur. Pour accompagner toutes ces images, le papa de 2001: A Space Odyssey a recourt à une utilisation de morceaux rock'n'roll sixties allant de l'incontournable (Wolly Bully de Sam the Sham & the Pharaohs, Paint it, Black des Rolling Stones, These Boots are made for walking de Nancy Sinatra) au plus obscur (Surfin' Bird de Trashmen, Chapel of Love de Dixie Cups). La musique non additionnelle, signée la fille de Stanley Kubrick en personne, se compose de thèmes graves, sombres et discrets, qui collent parfaitement à l'ambiance du métrage.

Film de guerre brutal, cru et réaliste, particulièrement marquant dans ses cinquante premières minutes pour adopter un aspect quelque peu conventionnel par la suite, Full Metal Jacket ne se présente certainement pas comme l'œuvre suprême de Kubrick. L'on est en mesure de lui préférer le révolutionnaire 2001: A Space Odyssey, le somptueux Barry Lyndon ou encore l'oppressant Shining. Pourtant, rares restent les fictions à avoir évoqué la guerre du Vietnam de manière aussi crédible et terre-à-terre, c'est pourquoi Full Metal Jacket représente en son genre une pièce intégrante du génial puzzle kubrickien. Du grand cinéma.