36 Quai des Orfèvres

Bon, je n'ai pas l'habitude de mettre 10, tout comme je mets rarement 0, mais là je met 10. C'est très bien, c'est un quasi sans faute. Tout d'abord c'est la réunion de palanqué d'acteurs {auteuil, depardieu, duval, dussollier), et le jeu incroyable de 2 monstres sacrés du cinéma français, dont l'un de dimension international, j'ai nommé Depardieu et auteuil, qui se retrouvent pour ce film. Pour la quantième fois au fait ?

Et là l'un est exellent dans son rôle de crevure, et l'autre dans son rôle dramatique, comme chaqun d'entre eux à leurs habitudes passées, d'ailleurs on imagine assez mal une inversion des rôles !. C'es vrai que par la suite le réalisateur nous montrera encore une autre face de la police dans "MR 73". Sauf que içi point de personnages jusqu'au boutiste, cette fois auteuil est à peu près sobre.

Alors le réalisateur exagère t-il ? Pas tant que ça ! C'est vrai qu'il nous présente d'un coté un flic près à tout pour acceder au grade de commandant de la PJ et de l'autre un autre qui pour son metier frole dangereusement avec la ligne rouge, en ayant des contacts avec un indic {qui officiellement n'existe pas), dépassant largement la déontologie, ça ce n'est pas sans rappeller un certain inspecteur de la police Lyonnaise.

C'est vrai que le polard a beaucoup évolué, on ne nous présente plus des flics pleins de gouailles des années 80, qui volait au secour de l'opprimé en forçant des portes en dehors de tout cadre juridique. Place au vrai problème de la police, hiérachie compliquée, problème d'alcool, voir flics ayant perdu tout sens de la déotonlogie, vous allez dire que j'exagère un peu {pas tant que ça , mon frère est flic et le confirme), et on a au cinéma des flics pas mal névrosés. C'est sur l'affrontement de 2 flics, on a déja vu ça avec "la guerre des polices", mais là ce film est franchement dramatique. Les scènes éprouvantes sont légions, je ne vais pas les raconter, pour ne pas gacher le plaisir. Mais finalement il y aura une morale à la fin.

Avant d'être réalisateur, Olivier Marchal a bossé dans la police, et visiblement son ancien métier l'inspire : Gangsters en 2002, 36 Quai des Orfèvres en 2004, MR 73 en 2008 ... Toujours ce même regard sombre et dur sur la police, un style froid et posé, particulièrement efficace !

Le casting réunit ici deux des plus grands acteurs du cinéma français, Gérard Depardieu et Daniel Auteuil, mais aussi toute une pleïade de seconds rôles attrayants, avec André Dussollier, Francis Renaud, Roschdy Zem, et la belle Valéria Golino (vous savez, la dulcinée de Topper Harley dans Hot Shots !...)

Le film est très sombre, l'histoire proposant une intrigue à forte consonnance dramatique, et Olivier Marchal se hisse ici à un très bon niveau en terme de mise en scène, séche, brutale et rudement efficace : le braquage du fourgon blindé est un modèle d'exemple !

Certainement l'un des meilleurs polars français de ces dernières années. Très réaliste et violent, dans un style qui n'est pas sans rappeler Michael Mann, Olivier Marchal ne cachant d'ailleurs pas son admiration pour le réalisateur de Heat ...

De tout les films de genre français que j'ai pu voir, je crois que 36 est sans doute le plus noir. Le plus mélancolique mais surtout le moins joyeux. Je n'ai jamais vu un film qui respire autant le désespoir. Sentiment magnifié à tout instant par l'atout maître du film d'Olivier Marchal: le casting. En or, en argent ou tout ce que vous voulez mais tous et toutes ce sont véritablement investis à fond dans leur rôles. Surtout Gérard Depardieu qui campe un flic salaud de la pire espèce mal dans sa peau comme rarement vu dans sa carrière. Daniel Auteuil n'est pas non plus en reste ! Voilà un vrai soldat des temps modernes qui se bat contre la pègre mais qui sait quand contourner la loi et à quelle limite. Il faut dire que les personnages de l'histoire qui nous ait contée n'ont pas trop le choix. Ils vivent constamment dans une ville aux relents apocalyptiques urbains, que le chef opérateur à rendu divin. Personne n'est donc tout blanc ou tout noir, que ce soit d'un coté comme de l'autre. Adieu le coté tout gentil et tout rose de certains autres films policiers... 36, c'est la vie. La vraie ! En témoigne le parcours d'Olivier Marchal. L'on sent bien dans sa réalisation que ce monsieur a du vécu ! Il le transmet via sa mise en scène d'une façon qui force le respect d'autant plus que cela est une de ses premières réalisations. Rare sont les films ou l'on ressent aussi bien les sentiments des personnages... Mais 36, ce n'est pas seulement une banale histoire d'attaques de fourgons mais un film sur l'avidité du pouvoir et sur la tristesse du coeur (Denis Klein) mais aussi sur un métier dur qui vous bouffe jusqu'à l'os (Léo Vrinks). Un scénario à multiples facettes et rebondissements qui part toujours là ou on ne l'attend pas vraiment. 36 est donc un film à prendre avec des pincettes car dégageant une noirceur telle qu'elle pourrait gravement affectée un homme en période de tourments. C'est simple: ne regardez pas ce film si vous êtes triste ou désespéré ! En tout cas, voilà l'un des plus beaux films policiers que j'ai pu voir dans ma vie, films américains compris. Pourquoi ? Parce qu'il m'a fait ressentir quelque chose d'unique ! Un sentiment de malaise qui perdure encore aujourd'hui à chaque fois que j'y repense. En connaissez-vous beaucoup des films qui laissent une trace pareille ?

Pour une fois qu'un polar ne tombe pas dans le niais et la baston, ca fait plaisir. Ce film très noir est joué avec talent par le trio Auteuil/Depardieu/Dussolier. L'histoire est bien ficellée et très touchante, la réalité nous saute aux yeux et on est surpris par des scènes à la fois violentes et troublantes. Un très bon polar.

36 est un polar de très, très haute volée. Le principal atout du film réside sans conteste au niveau de la prestation sidérante du duo Depardieu-Auteuil. Leurs personnages sont charismatiques et proposent une histoire et un passé différents. Une histoire de collaboration puis de haine, un savant mélange pour créer un clash de grande classe, abboutissant à un final boulversant dans le fond. La réalisation est fluide, sans aucun défaut apparament, si ce n'est peut être un premier quart d'heure cliché. La musique et -surtout- le thème au piano mélancolique récurrent vous resteront dans la tête longtemps. Violent, sans concessions et finalement doté d'un scénario étonnant, 36 est une des dernières merveilles françaises. C'est à souligner.