Matrix

Matrix, le fameux... des peu prolifiques mais efficaces frères Wachowsky.
L'un des films de SF qui fit le plus parler lors de sa sortie. Notamment et surtout pour ces effets visuels innovants et jamais vu auparavant (le précurseur du bullet time). Mais aussi pour son scénario tellement unique et original à l'aube du tout internet. De plus, les personnages de Trinity et Smith, pour ne citer qu'eux, y sont plutôt excellant.
Et pourtant à sa sortie je n'ai pas plus accroché que ça. Certainement dû au fait que je l'ai vu après tout le monde, après avoir vu moultes extraits et bandes annonces... En le revisionnant aujourd'hui, avec le recul, je me rend compte à quel point je m'étais trompé. Il n'a pas vieilli.
Matrix c'est de l'action et de gros effets pour une histoire extraordinaire.
A voir bien sûr ! C'est un petit monument.

Nous découvrons la triste vérité en même temps que Mr Anderson, hacker appelé Néo qui est recherché par deux clans qui se connaissent visiblement aussi bien qu’ils se redoutent. Les premiers en costard/cravate et oreillette semblent pourchasser les autres au style gothique, cuir et vinyle, limite SM. Le héros devra donc choisir son camp et accomplir sa destinée. Ce scénario de base et les péripéties qui suivent forment une trame complexe mais toujours cohérente, et accessible avec un minimum d’attention lors de certains dialogues cruciaux. Et il est vrai qu’après le premier visionnage, on ressent une petite satisfaction faussement modeste d’avoir bien pigé le film.

Même s’il en est sa principale, le scénario alambiqué n’est pas la seule qualité de ce métrage. Le casting est très alléchant (hum… Carrie Anne Moss) et l’interprétation est globalement à la hauteur, en particulier Hugo Weaving dont l’inquiétant faciès n’a jamais été aussi bien exploité, en tout cas mieux que dans V pour Vendetta (ha ha !). Enfin, ce qui rendit ce film révolutionnaire est l’avalanche d’effets spéciaux inédits et d’une beauté visuelle à couper le souffle, notamment avec l’avènement du fameux bullet time. En conclusion, une profusion d’effets visuels au service d’un scénario adroit qui nous donne, sans aucun doute, le film de SF le plus important de la fin du 20ème siècle.

Non, ce qui m’importe avant tout, ce sont les personnages de Matrix ; en particulier deux d’entre eux, qui donnent tout son sens et toute la saveur au métrage : l’agent Smith, bien sûr, et Cypher, l’anticonformiste. Le premier représente la quintessence de l’esprit de la matrice, le genre de personnalité à la logique froide et machinale mais évolutive qui justifie l’existence même de la matrice. Le second représente l’âme humaine dans toute sa complexité, entre le désir de connaître la triste vérité et le refus de celle-ci, mais surtout dans son rejet du mysticisme de ce fanatique de Morpheus, sa non-acceptation de la prévalence d’un seul sur l’ensemble (Neo dépassé par les attentes des autres et Trinity, bien trop en adoration devant lui pour pouvoir prendre du recul). Bref, Cypher est le personnage humain au sens noble du terme, l’agent Smith est le méchant charismatique par excellence, et le reste du casting n’existe que pour mettre en valeur ces deux êtres – ce qui fait de Matrix un film qui sort des sentiers battus et qui mérite absolument d’être vu.