Les dossiers de l'impossible

Le Dossier des appels d'outre-tombe

En septembre 2008, deux trains se sont percutés à Chatsworth, dans la vallée de San Fernando, en Californie. Charles E. Peck, originaire de Salt Lake City, se trouvait à bord de l’un d’eux.

Charles E.Peck

Charles E. Peck. © Crédit d'image : ATS

Tout allait bien pour Charles à l’époque. Après un divorce, il avait retrouvé l'amour et s’apprêtait à emménager avec sa fiancée Andrea avant de commencer à organiser leur mariage. Malheureusement, le couple ne pourra jamais officialiser. Et la manière dont leur histoire s’est terminée allait créer un mystère qui n'a pas encore été résolu.

12 septembre 2008 : Des sauveteurs s'efforcent de sortir des survivants de l’épave. © Crédit image : Wikimedia Commons

Le 12 septembre 2008, Charles monte à bord d'un avion à destination de Los Angeles pour un entretien d’embauche, puis prend le train vers Moorpark, où Andrea s'est arrangée pour le récupérer. Nous sommes vendredi soir, et on dénombre 225 passagers à bord du train. L'ingénieur Robert Sanchez est aux commandes. Fatigué, Sanchez envoie des SMS via son téléphone et ne voit pas un feu rouge, qu’il brûle. Alors que le train traverse Chatsworth, il entre en collision avec un train de marchandises de l'Union Pacific circulant dans la direction opposée. Le choc est terrible. 135 personnes sont blessées et 25 personnes tuées, dont Charles E. Peck.

Andrea, qui est sur le point de se mettre en route pour venir le chercher à la gare, entend la nouvelle de l'accident à la radio.

KCAL-TV a montré un SMS qui aurait été envoyé par l'ingénieur du train 22 secondes avant l'accident. © Crédit image : Wikimedia Commons

 

Au cours des 11 heures qui suivent l'accident, Andrea et la famille de Peck reçoivent plusieurs appels depuis le téléphone de ce dernier, mais lorsqu'ils répondent, il n’y a personne au bout du fil. Cela leur donne cependant l'espoir qu'il est toujours en vie, piégé dans les débris et trop blessé pour parler.

Andrea fait route vers la gare et, poussée par l'hypothèse qu'il est toujours en vie, crie ses encouragements à son fiancé en lui disant que de l'aide est en route à chaque fois qu'une connexion téléphonique est établie et qu'elle entend le silence à l'autre bout du fil.

Les pompiers travaillent pour sauver les victimes. Crédit d'image : Alamy | REUTERS/Gus Ruelas (ÉTATS-UNIS) | ID : 2D1M052

Au total, ce sont pas moins de 35 appels qui sont passés depuis le téléphone de Peck avant la découverte de son cadavre, des appels pour son frère, sa sœur et sa belle-mère, ainsi que sa fiancée. Et à chaque fois, lorsqu'ils tentent de le recontacter, ils tombent sur sa messagerie vocale.

Tout au long de la nuit, les pompiers et la police travaillent pour récupérer les victimes dans les décombres, utilisant le signal du téléphone de Peck pour tenter de le localiser. Les appels s’arrêtent finalement aux alentours de 3h00 du matin.

Secouristes devant la locomotive couchée sur le côté. © Crédit image : Wikimedia Commons

Peck est récupéré une heure plus tard par l'équipe de secours. À la consternation de sa famille, il est malheureusement décédé. Cependant, lorsque les médecins examinent son corps, ils constatent qu'il n'aurait pas pu survivre à la collision initiale. Alors, comment Peck a-t-il pu téléphoner à sa famille au cours des 12 heures ayant suivi sa mort ?

Plusieurs théories ont été avancées pour expliquer pourquoi le téléphone de Peck a pu contacter ses proches, même après sa mort. Certains pensent que les appels ont été passés par des petits plaisantins – mais cela est exclu car personne d'autre qu'Andrea ne savait qu'il se trouvait dans le train, encore moins qu'il faisait partie des personnes disparues.

Une autre hypothèse est que l'appareil a mal fonctionné, ce qui demeure une possibilité. Cependant, cela n'explique pas pourquoi les appels semblent s’être limités à ses proches.

Est-il possible que Charles E. Peck ait franchi d'une manière ou d'une autre la barrière entre ce monde et le suivant pour conduire sa famille jusqu’à son corps et ainsi pouvoir leur faire ses adieux ?

Le plus curieux, c’est que lorsque les sauveteurs ont dégagé la dépouille de Charles E. Peck, son téléphone portable était introuvable. Comment et pourquoi les appels téléphoniques ont continué si longtemps après sa mort demeure un mystère qui ne sera probablement jamais résolu.