Les dossiers de l'impossible

Le Dossier du suicide impossible

En 1872, le capitaine George Colvocoresses est trouvé mort dans une rue très fréquentée de Bridgeport (Connecticut), un pistolet et une sacoche auprès de lui. Les policiers croient d'abord à un meurtre. Mais, en examinant le corps, ils voient qu'aucune balle n'a traversé la jaquette, ni le gilet du capitaine, et que le trou, brûlé par la poudre, de la chemise indique qu'on a dû insérer l'arme sous le gilet avant de tirer. Policiers et journalistes ne parvienennt pas à expliquer pourquoi un meurtrier aurait pris cette peine.

On suppose alors que le capitaine a lui-même attenté à ses jours, d'autant qu'il a souscrit, peu de mois auparavant, une assurance-vie de 193 000 dollars. Mais, quand son testament ne révèle que des legs de quelques milliers de dollars, cette hypothèse est mise en doute.

D'ailleurs, selon le New York Times, Colvocoresses était un homme d'une haute moralité, au passé sans tache, et il apparaît extrêmement improbable qu'il se fût suicidé.

En outre, la thèse du suicide bute contre d'autres difficultés. Pourquoi le capitaine aurait-il glissé le pistolet sous son gilet avant de presser la détente ? Sans doute pas pour éviter de trouer ses habits !

Mais, même s'il souhaitait auréoler sa mort de mystère, comment pouvait-il être sûr, s'étant tiré une balle dans le coeur, d'avoir le temps de retirer la main de son gilet avant de mourir ?

Et, s'il n'en avait pas la certitude et désirait cependant déguiser son suicide en meurtre, pourquoi choisir cette méthode ? Enfin, si tel était bien son but, pourquoi choisir de se donner la mort en début de soirée, au moment où la rue était le plus animée ?

Plus de 150 ans après son décès, sa mort demeure toujours un mystère, et le restera probablement à jamais.

Sources : Dinosoria.com, The New York Times, 1er juillet 1872