Sisu
Parce que c’est bon de voir des nazis se faire exploser !!!
Finlande, 1944. Dans la nature sauvage et hostile de la Laponie, alors occupée par les nazis, un ancien soldat découvre un gisement d’or.
Prêt à tout pour sauver son précieux butin, il ne reculera devant rien, quitte à devoir assassiner jusqu’au dernier SS qui se trouverait sur son chemin...
Sisu est une belle claque dans la tronche — en plus de celles reçues par les méchants — il est un mélange des genres qui fait du bien. En effet le film commence sur un aspect contemplatif, silencieux, des plans larges, des tons naturels. Un homme, creuse dans la toundra lapone pépère, personne à des kilomètres à la ronde, il peut même se faire dorer ses chamallows sans que quelqu’un vienne lui casser les pieds. Nous savons juste que nous sommes en 1944.
Au-dessus de lui passent des bombardiers, au loin les bruits d’une guerre qui semble loin de nous, loin de l’homme qui est devant nous. Il va trouver un gisement d’or, beaucoup d’or qu’il va s’empresser d’accrocher à son cheval afin de quitter cette zone désertique.
Sur son chemin, une compagnie de SS en déroute, fuyant le pays, appliquant la politique de la terre brûlée. S’il passe la tête du cortège sans être embêté, il va rencontrer en fin de convoi un soldat qui se croit plus malin que les autres — sont vraiment cons ses SS — et va essayer de lui voler son or, et là le film part en sucette…
En quelques mouvements, quelques bons plans bien gores plus tard et le film plonge brutalement dans un tout autre délire. Le réalisateur va nous emmener dans un déferlement frénétique, enchaînant scènes de bastons sanglantes et explosions de corps en tous genres.
L’acteur principal a le flegme de Takeshi Kitano et la puissance de Sylvester Stallone. Nous savons pertinemment qu’il va en rester qu’un, et on sait qui c’est dès le départ. Notre héros va éparpiller « façon puzzle » tous ses ennemis. Rien ne se mettra entre lui et son or.
Si les situations sont de plus en plus folles, les surenchères vont s’accentuer au fil des quatre-vingt-dix minutes survoltées. À chaque scène on va se dire, bon là c’est fini, et puis non, rien ne l’arrêtera, pour notre plus grand bonheur. Le film va même vous faire envisager de conserver vos pioches en cas de guerre, ça peut servir vous verrez dans une scène folle qui m’a fait halluciner et exploser de rire.
Sisu pourrait très bien être le héros d’une légende grecque, un Achille ou un Ulysse moderne, résistant à chaque obstacle, vainqueurs de tous les combats. Sisu représente un esprit forgé sur la détermination à ne pas vouloir mourir, en quête de survie. D’ailleurs une des protagonistes du film va le présenter un peu de cette façon, un mythe une légende. Je me suis amusé à imaginer que ce que je voyais était en fait le récit d’une des survivantes, plein de folie, d’incohérences et d’actes héroïques improbables.
Un vrai régal.
Bref, pour conclure Sisu, ne révolutionnera pas le genre, mais en avait-il l’envie ? Clairement non !
Il nous divertit, nous embarque dans sa folle odyssée, une plongée gory-jouissive, sans se prendre la tête. De toute façon, il ne va pas vous la rendre donc n’essayez pas, Sisu est impitoyable. À voir d’urgence.