La Nuit de l’Épouvantail
Déjà responsable de Leatherface, de deux épisodes de la série Puppet Master et d’un Pumpkinhead 2, le réalisateur Jeff Burr s’attache sur La Nuit de l’Epouvantail à nous délivrer un film d’horreur à l’ancienne. Manque de bol, Burr n’a pas retenu les (bonnes ?) leçons de l’école Full Moon de Charles Band et nous livre au final un film d’horreur assez bancal qui avait du potentiel pourtant…
Le scénario est clair comme de l’eau de roche : réveillé par deux gugusses ayant un peu trop levé le coude, l’âme d’un sorcier maléfique s’incarne dans un épouvantail pour se venger de la famille Goodman. En effet, cent ans plus tôt, les Goodman ont fait un pacte avec le sorcier : un bon climat et une terre fertile en échange de la liberté totale du sorcier en ville. Mais ce dernier prit un peu trop ses aises, organisa des sabbats et des orgies… Les Goodman décidèrent d’y mettre en terme et se débarassèrent du sorcier…
Mise en scène mollassonne, cadrages approximatifs, bande-son relativement moyenne, dialogues insipides… La Nuit de l’Epouvantail est un film d’horreur peu divertissant qui n’est même pas sauvé par les quelques séquences gore que le film réserve au spectateur. Certes, les effets-spéciaux sont plutôt réussis et l’Epouvantail meurtrier ne manque pas d’imagination parfois. A ce titre, on notera le meurtre de la jeune fille du pasteur, qui se retrouve forcé d’avaler un truc (quoi ?mystère...) que l’Epouvantail lui enfourne dans le gosier. Quelques minutes plus tard, au retour de son petit copain (assomé au préablable par l’Epouvantail), on découvre que la pauvre demoiselle à la poitrine généreuse (pourquoi ai-je besoin de préciser ce détail ?) est mal en point : des espèces de lianes en paille sortent de tous ses membres ! Le reste est moins digne d’intérêt et l’on attend le meurtre suivant en espèrant que le réalisateur fera preuve de plus d’efficacité dans sa mise en scène et dans l’aménagement du suspense. Peine perdue, le film n’affole à aucun moment le trouillomètre et l’on s’ennuie ferme par moment.
Un élément qui aurait (éventuellement) pû donner un peu de valeur ajoutée au film de Jeff Burr : l’Epouvantail. Un personnage au potentiel horrifique évident qui est malheureusement tout sauf charismatique dans le film de Burr. Ses apparitions sont banales, son costume idem et sa tronche… no comment. Filmé avec les pieds accompagné d'éclairages parfois mal agencés, l’Epouvantail est peu inquiétant et peu crédible. Bref, le boogeyman du film ne restera pas dans les annales aux côtés d’un Freddy ou d’un Jason, c’est certain.
Difficile de s’étendre davantage sur ce film qui présente plus de similitudes avec un téléfilm ou un direct-to-video de l'écurie Full Moon qu’à un véritable long-métrage. Si l’on s’attarde quelques instants sur le casting, on ne rencontre pas vraiment de têtes connues… Peut-être avez-vous croisé l’acteur Bruce Glover (oui, le papa du Crispin Glover de Willard) dans Popcorn (1991), Warlock 2 :The Armageddon (1993) ou encore dans Die Hard Dracula (1998). On connaît aussi Stephen Root, vu dans pas mal de comédies (pas mal inédites en France). Elizabeth Barrondes (l'héroine) ne mène pas une grande carrière... La Nuit de l'Epouvantail est donc un petit film d'horreur assez dispensable qui ne mérite pas vraiment que l'on s'y attarde.
Un film de Jeff Burr
Avec : Elizabeth Barondes, John Mese, Stephen Root, Bruce Glover