Hostel : Chapitre 3
Après l'échec commercial du second opus (seulement 17,000,000$ au box-office US), il n'est pas étonnant de voir la saga Hostel emprunter les chemins plus économiques du Direct-to-DVD. Un choix logique, mais néanmoins regrettable, tant les suites bon marchés d'oeuvres marquantes se révèlent souvent être de qualité discutable (voir la saga Hellraiser).
De plus, découvrir que cette seconde séquelle est dirigée par Scott Spiegel (le moyen Une nuit en enfer 2 : Le Prix du sang, mais aussi Intruder) sur un scénario de Michael D. Weiss, responsable de L'effet papillon 2, Souviens-toi l'été dernier 3 ou encore des deux Octopus, n'a franchement rien de rassurant.
La surprise fut donc d'autant plus grande lorsqu'il s'avéra qu'Hostel: Chapitre 3 était plus que correct.
Les pétasses sont dans la place...
Pour son enterrement de vie de garçon, Scott est entrainé par ses amis à Las Vegas, là où, le temps d'un séjour, tout sera permis. Mais à peine ont-ils mis les pieds dans un casino que le groupe est repéré par les membres du Elite Hunting Club, ceux-là mêmes qui kidnappent les touristes dans le but de les offrir à leurs clients désireux de goûter aux plaisirs du meurtre...
En route pour un Very Bad trip...
Changement de décor pour ce troisième opus. Après deux escapades dans les bourgades déprimantes de l'Europe de l'est, place au cadre chatoyant de Las Vegas. Las Vegas et ses casinos. Las Vegas et ses prostituées. Las Vegas et ses clubs de torture.
Ce changement de pays est le bienvenu, car depuis Hostel premier du nom, l'Europe de l'est semblait être devenue le repère de tous les psychopathes de la planète. Déplacer l'action au coeur de l'Amérique du jeu est donc rafraichissant et propice à de nouvelles folies.
Il me faut toutefois tempérer vos ardeurs : Scott Spiegel a préféré y aller mollo sur les effets gores et la torture à outrance. Choix délibéré ou contrainte imposée par un budget restreint ? Seul lui pourrait y répondre. Quoiqu'il en soit, Hostel Part III se démarque des autres Torture Porn par une approche moins prononcée de la violence graphique. Ce faisant, il ne sera pas accueilli à bras ouverts par tous les amateurs du genre.
Ceci dit, avec les moyens mis à sa disposition, Spiegel a effectué un très bon travail à la réalisation, et est parvenu à livrer un film sympathique qui s'inscrit dans la saga Hostel sans la dénaturer.
Ladies and Gentlemen, please enjoy the show !
Outre sa réalisation, Hostel 3 possède également un scénario de qualité, lequel s'ingénie en permanence à prendre le spectateur à contre-pied. Certaines évidences n'en sont pas et on est parfois très étonné de certains rebondissements. Tous ne fonctionnent pas à la perfection, il faut le reconnaître, mais la volonté du scénariste Michael D. Weiss à ne pas vouloir s'appuyer sur des ressorts éculés (ou tout du moins à essayer de les détourner) est louable. Il joue avec les attentes du public et les clichés du Torture Porn pour surprendre.
Son script est malin et efficace.
S'il y un reproche que l'on peut lui adresser, c'est de ne pas avoir suffisamment développé le club de chasseurs. On aurait bien aimé en découvrir plus sur l'envers du décor. Pas nécessairement aller aussi loin que dans Hostel : chapitre 2, mais un peu plus de profondeur quant aux méchants de l'histoire n'aurait pas nuit à l'ensemble.
En l'état, ils ne sont qu'une bande de visages anonymes, amateurs de spectacles sanglants, mais sans âme.
Le cadeau de ces messieurs est avancé...
Notons également les prestations irréprochables des acteurs, malgré des personnages au comportement parfois un peu trop cliché. Le duo principal composé de Brian Hallisay et du has-been Kip Pardue (The Wizard of Gore, Driven) fonctionne très bien, de même que l'équipe formée par les deux charmantes prostituées qu'incarnent Zulay Henao et Sarah Habel.
Pour ne rien gâcher, tout ce petit monde évolue dans des décors de bonnes factures, même si la "salle de spectacle" où se déroulent les tortures fait un peu cheap en comparaison des casinos grandiloquents de Vegas.
Pour le spectacle, suivez la flèche...
Il est navrant de constater que les studios aient décidé de reléguer la série Hostel au marché du DVD après l'échec en salles du deuxième opus, surtout quand on voit la qualité de ce Hostel : Chapitre 3, car avec un budget plus conséquent, il aurait pu se hisser sans problème à un niveau supérieur et faire jeu égal avec ses prédécesseurs.
Bref, voici une seconde suite que l'on n'attendait pas et dont on n'attendait rien, mais qui perpétue sans honte la saga Hostel.
Un film de Scott Spiegel
Avec : Thomas Kretschmann, Kip Pardue, John Hensley, Skyler Stone