Stendhal Syndrome

Voilà une histoire avec un personnage qui change de personnalité à chaque moment dur et violent de sa vie (principalement le viol), c'est une idée que je trouve assez intéressante. Le film à ses longueurs, mais c'est pas aussi lent qu'on le dit.J'ai pas trop aimé de la manière dont ce termine l'histoire. A découvrir.

Réalisé par un Dario Argento au creux de la vague, Le Syndrome de Stendhal permet au cinéaste de renouer à moitié avec les intrigues de giallo qui le consacrèrent tout en s'orientant vers un style de thriller plus moderne, parfois calqué sur les modèles américains. Des films tels que Opera (pourtant éblouissant) et Trauma déçurent la critique ainsi que les admirateurs d'Argento, discréditant sa réputation déjà quelque peu gâtée durant la seconde partie des années quatre-vingt. Le maître conserve quelques bribes de son génie avec Le Syndrome de Stendhal, notamment sur le plan formel; la photographie et le travail sur les lumières, assurément remarquables, servent une mise en scène confinant à la perfection (mouvements de caméra, angles de vues, travellings et plongées/contre-plongées impressionnants). L'on notera par ailleurs la réalisation de certaines audaces visuelles, notamment un plan bullet-time à l'intérieur d'une cavité buccale, hélas limitées par des effets spéciaux numériques guère au point. Mais Le Syndrome de Stendhal marque surtout pour son atmosphère particulière, mêlant angoisse et onirisme, parfois proche de certaines œuvres de Lucio Fulci en ce sens, même si elle s'estompe à mi-parcours. De plus, le film pâtit de nombreuses longueurs et d'une narration bâclée, ce qui le rend souvent long et ennuyeux à regarder, malgré de purs instants d'émotions fortes. Soit Argento n'était pas réellement convaincu par l'histoire, soit il souhaitait créer un climat irréaliste, mais dans la seconde optique, ce parti pris manque d'assurance et paraît désagréablement bancal. Asia Argento s'avère de surcroît peu convaincante dans ce rôle d'inspectrice de police au comportement versatile et souffre d'une mise en valeur sans doute excessive de la part de son père. L'interprétation ne vole pas plus haut dans son ensemble – Thomas Kretschmann grotesque à souhait en psychopathe violeur et assassin –, hormis la présence de l'excellent Paolo Bonacelli dans la peau d'un psychologue peu rationnel. En conclusion, Le Syndrome de Stendhal est une œuvre en dents de scie de la part de son auteur: la maestria visuelle coutumière le dispute à une intrigue poussive, peu captivante et, à l'image d'Asia Argento, guère crédible. Le résultat demeure cependant éminemment supérieur à la ridicule adaptation du Fantôme de l'Opéra réalisée par Argento deux ans plus tard, fiasco qui le fera sombrer bien bas au niveau artistique autant que commercial.

Je vois que ce film n'est pas très aimé. Bon... ben moi j'ai beaucoup aimé. Non, ce n'est pas un giallo malgré la petite touche giallo présente à la fin du film. Ce n'est pas non plus un pur film d'horreur, alors pourquoi se plaindre du manque de scènes gores (d'ailleurs ici Argento mise sur la qualité plus que sur la quantité)? C'est quelque chose de nouveau pour Argento. Et je trouve ce film très abouti malgré certaines maladresses, allant jusqu'au bout de ses idées. L'un des points forts est la présence d'Asia Argento. autant je la trouvais mauvaise actrice dasn Le Fantôme de l'Opéra, autant là... elle joue incroyablement bien! Son rôle est extraordinaire, le personnage étant très complexe et pourtant pas très bavard. Les sentiments passent par les gestes et expressions de visage (et quel visage!) d'Asia. Dans plusieurs films d'Argento, l'interprétation des acteurs est assez bas de gamme, mais ici, comme dans les Frissons de l'angoisse, c'est le grand luxe! Surtout qu'Argento aime sa fille et la dorlote à l'écran, la filme sous toutes ses coutures, jusqu'à la torturer plusieurs fois. Puissant. Sans oublier cet esthétisme et cette symbolique chère à Argento, même si ici le style est beaucoup moins baroque que dans les autres films du cinéaste (c'est plus discret mais reste efficace). Certains plans sont néanmoins spectaculaires, notamment dans les scènes de viol, de meurtre, ou de follie, puissantes à souhait et toujours justifiées (comme dans beaucoup des films du maître). La fin semble un peu tourner en rond et accumule certaines maladresses, mais peu importe, Argento se rattrappe toujours aux branches avec brio en offrant des scènes fortes qui font oublier les défauts du film. Les scènes avec les tableaux sont très belles et réussies dans l'ensemble, la première séquence onirique se déroulant sous l'eau est mystérieuse et belle à la fois. En bref, ce film n'est pas un coup de maître non-plus, mais une très belle réussite à mes yeux, envoûtante et mystérieuse...

C'est peut être le film d'Argento que j'aime le moins. Cependant l'histoire est interessante même si la realisation est un peu classique. L'interpretation d'Asia Argento est excellente mais malheureusement son rôle d'inspecteur de police est peut crédible( en 96 elle n'avait que 21 ans).

Je n'ai pas du tout accroché à ce Syndrome de Stendhal, qui pour moi s'embourbe dans une mise en scène sans particularité.Certes le film se compose de séquences crues, et imaginer un père mettant en scène sa propre fille dans de telles situations fait froid dans le dos. Certes Asia est convaincante dans ses changements de personnailté et son comportement ambigüe, mais la jeunesse de son personnage n'est pas du tout crédible en tant que flic à la brigade anti-viol.Après de gros efforts d'imagination, le syndrome de Stendhal n'est même pas un Giallo, puisque l'identité du tueur est révélée rapidement.Il est résulte une histoire quelque peu confuse, et une lenteur qui déssert carrément le film au lieu d'installer une ambiance.