Total Eclipse: La Chute d'Hyperion

Un scientifique de la NASA découvre qu’une pluie de météorites est sur le point d’anéantir la station spatiale Hyperion. Alors que les risques s’agrandissent de minute en minute que la station chute sur Terre, il tente de convaincre un gouvernement sceptique de ses dires. Rex Piano aime les films catastrophes. Il aime également les thrillers, mais ce n’est pas le propos du jour. Après les passables et médiocres Piège en profondeur et Piège en altitude (rien à voir avec le précédent), il nous revient avec Total eclipse, film catastrophe teinté de science-fiction.

Il sera difficile de défendre Total eclipse et pour cause, l’on ressent dès les premiers instants des limites tant au niveau budgétaire que du scénario, des carences que l'on ne peut occulter. D’emblée, les tracées de feu dans le ciel, les explosions de pacotilles où une gerbe d’étincelles illumine l’écran, les effondrements, tout a été arrangé avec les moyens du bord. C’est-à-dire pas grand-chose. Cotillons, serpentins et tour de magie, on nous expédie rapidement la séquence « cataclysmique » pour se concentrer sur une palette de personnages ineptes et stéréotypés. On remarquera également que Los Angeles se résume à une ruelle (même pas entière !) en carton et la façade d’un hôpital pour ce qui est du cadre extérieur.

En ce qui concerne l’histoire, malheureusement on nage en pleine mièvre pro-américaine où le patriotisme et l’amour de la nation se terrent sous une avalanche de gravats et de sentiments mielleux (la petite fille qui retrouve son nounours et ses parents, le valeureux américain pas très intelligent, mais serviable, le scientifique intègre ou la tête à claques de journaliste qui se découvre une conscience). C’est absolument pathétique de constater tant de clichés à la minute sans même faire le moindre effort pour les dissimuler. Qui plus est, les enjeux sont d’une prévisibilité aberrante. L’ensemble en devient pénible et nous accable au plus haut point. Il est don inutile de s’appesantir sur cet énième affront au bon goût.

Bref, Total eclipse est le parfait petit téléfilm qui ne s’ennuie guère à vouloir proposer quelque chose de nouveau. D’un classicisme navrant, Rex Piano aligne les séquences sans véritable engouement pour sa propre histoire, comme si tout le monde savait l’entreprise vaine et insipide. Ajoutons à cela des effets spéciaux de pacotille où les décors prémâchés n’offrent aucun sentiment de claustrophobie (l’hôpital qui se fait bombarder) ou une quelconque envie de plonger plus en avant dans cette aventure soporifique et sans intérêts. Un film catastrophe comme il en existe tant et qui ne restera assurément pas dans les mémoires.