Godzilla 1954
Synopsis
Une série de naufrages inexpliqués défraie la chronique japonaise. Au même moment, à la suite de plusieurs pêches infructueuses, les insulaires de l'île Odo organisent une cérémonie pour apaiser la colère de Godzilla, un dragon marin vénéré depuis des temps immémoriaux.
Mais la nuit venue, quelque chose débarque sur l'île dans une tempête et piétine le village. Le lendemain, le professeur Kyohei Yamane examine le sol et découvre des traces de radioactivité ainsi qu'un trilobite. Un gigantesque monstre reptilien apparaît bientôt aux yeux de tous, avant de s'enfoncer dans la mer.
Le professeur Yamane se rend à Tokyo pour une conférence à la communauté scientifique et en conclut que la créature est un dinosaure réveillé par des essais nucléaires. Alors que certains pensent que la vérité doit être révélée, d'autres craignent des répercussions internationales. Yamane tient à ce que le monstre soit étudié plutôt qu'exterminé.
Mais Godzilla émerge et sème la destruction dans la ville, alors que les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki sont encore dans toutes les mémoires...
De la même thématique
Anecdotes
1954. "Godzilla" (Gojira), film de monstre japonais en noir et blanc, rencontre un immense succès dans son pays d'origine.
Les distributeurs américains sont évidemment rapidement intéressés par ce phénomène, mais l'ombre du violent conflit les opposant aux japonais durant la Seconde Guerre Mondiale, et datant d'à peine une décennie pèse encore lourd dans les esprits (Pearl Harbor, entre autres), et l'image de ce peuple est encore plus associés aux camps de torture qu'à autre chose. Le film n'est donc pas exploitable en l'état.
En 1955, Tôhô revend les droits du film à la compagnie américaine Transworld Pictures.
La décision est alors prise de remanier totalement l'histoire et de la présenter du point de vue "occidental" grâce à la présence d'un journaliste américain sur les lieux.
Les (énormes) modifications de scénario sont donc confiées à un spécialiste des "réparations" de script d'alors, Al C. Ward.
Terry O. Morse se chargera de filmer (au moins cher) toutes les scènes additionnelles avec Raymond Burr et d'autres acteurs asiatiques dépêchés pour l'occasion. Des doublures donnant l'illusion d'une interaction avec les membres du cast originel.
Alors que le film d'origine dure 96 mn, sa version américaine rebaptisée "Godzilla, King of the Monsters!" passe à seulement 80 mn, ce qui laisse rêveur quant au nombre de séquences supprimées si on tient compte du nombre de scènes supplémentaires tournées par Terry O. Morse pour l'occasion.
Il s'agit du premier long-métrage japonais à être doublé, et bien que contenant beaucoup de matériel issu du "Godzilla" d'origine, il devient donc un tout autre film à la structure bien différente, fonctionnant notamment en flash-backs, et minimisant l’implication des essais nucléaires américains dans la création du monstre.
La version présentée en France au cinéma en 1957 avec un doublage français, correspond à un troisième montage ou la plupart des scènes avec Raymond Burr ont été retirées et des passages inédits dans la version américaine réintégrés.
Le doublage français modifie aussi la profession et le rôle de certains personnages. Celui de Raymond Burr devient journaliste du New York Herald au lieu du United World News, le personnage de Akira Takarada devient le disciple du professeur au lieu d'être capitaine d'un navire, et contrairement à la version américaine qui garde les personnages japonais dans leurs langue originale sous-titrée, le film est intégralement doublé.
En France, il faudra attendre 1997 pour que les éditions HK Video, label créé par Christophe Gans, commercialisent une VHS avec le montage original en VO sous-titrée français.
A noter que le réalisateur Luigi Cozzi proposera en 1977 une version colorisée de Godzilla dans un style très psychédélique, et avec d'autres modifications et ajouts, le tout pour une sortie en salles italiennes:
https://www.horreur.net/film/godzilla-the-euro-trash-version-182463
Le résultat sera loin de plaire à tout le monde !
Critiques Spectateurs
Chef d'oeuvre du kitsch !