The Boy: La Malédiction de Brahms

J'ai été très étonné de voire dans quelle direction partait cette saga, et si on pourrait y voir une facilité scénaristique j'y vois pour ma part une grandiose exploration du mythe de la poupée.
Si le premier film était très ambigu sur sa nature de film d'horreur sur les poupées, sa suite le revendique clairement.
Ici il y a un revirage assumé sur le surnaturel tout en restant cohérent avec l'histoire de son prédécesseur, excellente tranposition selon moi.
Il est question encore ici de séquelles psychologiques, une mère et son fils ayant été victime d'agressions à leur domicile.
La famille déménage pour se reconstruire mais le fils s'est enfermé dans un mutisme et un isolement. On dépeint ici une fracture familial profonde.
La découverte de la poupée Brahms dans les bois va permettre au fils de se rouvrir petit à petit, ayant trouvé un exutoire à son mal. Intéressante idée, le traumatisme chez certains enfants les poussant à créer un lien particulier avec des jouets qui peuvent assumer le rôle de compagnons imaginaires.
Cependant, la poupée Brahms va prendre une place de plus en plus pesante au sein de la famille, imposant des règles, référence au premier film, et faisant évoluer l'enfant vers une pente de plus en plus inquiétante.
On retrouve de temps en temps le côté huis clos mais le sentiment d'étouffement est bien moins présent, notamment grâce à l'exploration de la forêt et d'autres lieux. Il n'y a donc pas cet isolement quasi omniprésent du premier film.
Le garde chasse est intéressant, c'est un personnage mystérieux mais qui sait beaucoup de chose. Son personnage aurait pu être un écho de celui du livreur du premier film, dans le sens qu'il transmet des informations importantes sur Brahms. Cependant, il s'avère être beaucoup plus ça et son revirement de fin était plutôt plaisant.
La mère de famille est un personnage formidable dans sa quête et son combat pour retrouver son fils, la dualité avec son mari, qui n'a absolument pas le même point de vue qu'elle sur la gestion du traumatisme de leur enfant, est un vrai plus au récit.
La poupée Brahms est ici vraiment l'épicentre de l'histoire, elle n'a plus la même fonction que dans le premier film et je dirai que ses méthodes ici sont un concentré de ceux de Chucky /Annabelle mais en plus subtil.
J'ai trouvé la fin vraiment prenante. Un vrai coup de coeur pour moi!
Oui ce film est, à mon sens, mieux réussi que le premier car il joue beaucoup plus sur l'ambivalence et les fragilités de ses personnages, les intrigues sont mieux tissés et l'évolution psychologique du gamin, ainsi que sa relation très particulière avec Brahms, plus percutante que ce qui avait été montré avec Greta.
Excellent film, comme le premier il souffre de quelques longueurs mais ça n'impacte pas son visionnage. Je soutiens donc à cent pour cent cette suite qui a le grand mérite d'avoir voulu proposer autre chose tout en ne reniant pas les éléments de son prédécesseur.

J'avais beaucoup aimé le premier THE BOY, notamment grâce au charme de Lauren Cohan et à une histoire somme toute classique, mais bien menée et dotée d'un twist surprenant. En plus, le décor était joli. Bref, c'était du bon.

Tout l'inverse de cette suite, donc.

THE BOY II est en effet décevant à plus d'un titre. L'histoire n'a plus rien de surprenant et donne l'impression d'avoir été vue mille fois. Les décors sont fades, car sans âme, et la réalisation a perdu de son éclat. À de rares exceptions près, l'ennui règne en maître.

C'est dommage, car ça partait plutôt pas mal, avec la mère et le gamin traumatisés, mais très vite, THE BOY II se vautre dans le banal film de poupée hantée sans parvenir à étoffer la mythologie mise en place par le premier opus.

Pour être honnête, le film n'est pas si mauvais, il est juste terriblement insignifiant, et donc à peine divertissant pour quiconque a déjà vu un bon film d'épouvante.