Whispering Corridors 3: Wishing Stairs

8.0
Whispering Corridors 3: Wishing Stairs

Critiques spectateurs

Réalisateur: Jae-yeon Yun Avec Ji-hyo Song, Han-byeol Park, An Jo, Ji-Yeon Park, Su-a Hong

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Dr West
I am Legend - 1430 critiques
publié le 10/04/2010 - 07:49
8
 

Mon avis

Du bon film d'horreur asiatique à la fois sombre et dramatique, mais où vont-ils chercher toutes leurs idées ?
Portrait de Carth Carth
Serial Killer - 710 critiques
publié le 27/06/2008 - 14:32
8
 

De qualité

Yoon Jae-Yeon rehausse la série des Whispering Corridors dans le domaine de l'horreur viscérale en apportant une touche infiniment plus dark et horrifique que ses prédécesseurs. Si le premier opus renouvelait le cinéma de genre asiatique en apportant une dimension sociale intéressante, Memento Mori confirmait cette tendance en s'orientant d'avantage vers le drame humain et laissant de plus en plus de côté les codes du cinéma fantastique populaire, même si il faisait souvent preuve de facilité, mais cartonnait dans le registre du film dramatique. Wishing stairs réoriente à nouveau la série et met en avant les symboles même du cinéma de genre : la relation d'amitié forte (encore une fois proche de l'amour) entre deux étudiantes, l'une va décéder et son fantôme reviendra hanter les lieux. C'est un peu du Nakata croisé avec l'univers fantasmagorique et onirique d'un American McGee, notamment pour ces superbes escaliers sortis tout droit d'un conte imaginaire pour adulte. Wishing stairs récupère alors les ingrédients typiques de la série (lycée exclusivement féminin, guéguerres, humiliations) et les transgressent pour aboutir au final à un produit purement flippant.

Si la première partie n'amène rien d'original malgré les portraits touchants des deux étudiantes et d'une fille obèse complètement dingue, la seconde bascule sans broncher vers le film d'horreur sans surprises mais doté d'une ambiance suffocante et d'une continuité telle que le cinéaste évite toute pause classique entre deux scènes d'épouvante -au contraire de tout un pan du cinéma d'horreur américain post Scream- créant ainsi une tension palpable et inépuisable jusqu'au final. Le ton est résolument baroque, on n'atteint tout de même pas la densité d'un chef d'oeuvre d'Argento (Suspiria pour son approche d'un internat de danse gardé par une sorcière, Inferno pour ses pièces labyrinthiques et ses couleurs saturées) mais Yoon Jae-Yeon étonne par son incroyable facilité à retranscrire la peur par le positionnement ingénieux de sa caméra (jusqu'à en être opportuniste et réciteur de références déjà vues) et par le soin accordé aux décors. Tous les lieux typiques du cinéma fantastique sont ainsi présents : la douche, la chambre d'ado, la salle de classe, la cave, mais cette revisite d'un genre particulièrement torché depuis 25 ans ne lasse pas, et arrive même à surprendre par certaines séquences bien emmenées (la folie de la fille boulimique, le retour à la vie de So-Hee, superbe et à la beauté d'un ange, et tout ce qui en découle par la suite) et par son atmosphère travaillée. On reprochera par contre le formatage parfois trop appliqué (So-Hee est le clône de Jeon Ji-Hyeon, pas de sa faute mais bon...) et un final plutôt décevant, montrant les faiblesses potentielles d'écriture d'un cinéma qui commence à tourner en rond. Whishing stairs réussit en tout cas à surprendre et c'est pourquoi, en tant que digne successeur de Memento Mori, tout spectateur un temps soit peu attiré par le cinéma fantastique et dramatique se doit d'en connaître l'existence.

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