La Mouche

Ce que j'apprécie grandement dans ce film c'est ce côté transition de la comédie romantique à l'horreur pur. On joue sur les attentes du spectateur et on défait tout ce qui a été introduit pour aller vers autre chose.

Jeff Godblum incarne à la perfection le personnage de Brundle qui est d'abord présenté comme un homme brillant mais atypique et presque asocial, puis comme une personne romantique qui va voir évoluer sa pensée au travers d'une relation romanesque et charnelle, pour finir perverti organiquement par sa propre création, se laissant aller à des instincts primaires pour finalement se faire détruire par sa part bestiale. La chute de l'homme par la science, une approche à la fois tragique et satirique.

Ici pas de complaisance pour notre protagoniste, on assiste à sa lente chute tant sur le plan psychologique que sur le plan physique. Il passe de héros à monstre et perd son humanité, ainsi que sa raison. A la fin, il n'est plus que régit que par un instinct de conservation qui le pouse aux pires actes. C'est visuellement très prenant et cette tragédie sublime par son horreur.

La journaliste et amante de Brundle est à la fois témoin et victime de cette évolution. D'une femme optimiste et déterminé elle passe à une femme désespéré, subissant le machisme de plus en plus présent de son amant, puis devant l'assister dans son désespoir et se retrouvant finalement devant la possibilité d'une maternité qui lui fait peur. Son couple partait sur de bonnes bases pour finalement s'effriter et se fissurer tout au long du film, et se concluant sur une tragédie. Elle devient finalement l'héroïne tragique qui survie mais qui a tout perdu. Ça en fait une figure féminine assez inhabituelle de ce style de cinéma. Un très bon personnage qui par son regard interroge aussi sur la question de l'avortement et sur la relation masculin/féminin.

En toile de fond on peut parler effectivement d'un regard sur l'évolution d'une relation toxique et ses conséquences. Pas seulement par les actions de plus en plus malaisante de Brundle mais aussi par ceux du patron de la journaliste qui fut son amant un temps et qui agit dans la première moitié du film à la manière d'un harceleur.

Pour revenir sur ce patron, intéressant qu'il est présenté comme un miroir inversé de Brundle, devenant dans la seconde partie du récit un soutien pour son ex compagne. La finalité de ce personnage est donc plutôt positif, étant dans une voie de rédemption intéressante.

Un excellent film qui traite des conséquences de la science sur l'homme avec brio et sans concession, tout en abordant d'autres thèmes tout aussi brillamment maîtrisé. La principale qualité de ce film reste ce côté évolution drastique des personnages principaux qu'on ne reconnaît plus de tout à la fin, qui ont subit une mue durant ce récit au point d'en être méconnaissable.

Excellent remake c'est pour moi de la s.f. a l'état pure!

Dialogue un peu gnangnan au départ puis viens l'accident et là ça deviens sérieu on suit la transformation étape par étape du comportement et du physique mélangeant horreur et fascination.
Le rôle porter d'une main de fer (ou patte de mouche vu les circonstances) par un Jeff Goldblum au top.
Bref un film culte.